Lyon

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Quand on voit jouer Lyon, on ne s’emmerde pas. Les déclarations de Bruno Genesio dans l’Equipe du dimanche 12 août ne sont pas passées inaperçues. Souvent pointé du doigt pour ses choix, il ne doit pas seulement gagner mais sans cesse prouver que ses idées sont les bonnes.

Le soir du 19 mai 2018, Bruno Genesio s’en souvient certainement encore. Son équipe s’impose 3-2 contre l’OGC Nice au Groupama Stadium et termine troisième du Championnat, synonyme de qualification pour la prochaine édition de la Ligue des champions. Mais dans l’euphorie se cache un doute, une crainte, celle d’avoir atteint un plafond de verre symbolisé par Bruno Genesio lui-même. Les supporters des Bad Gones l’expriment à leur manière en déployant une banderole au coup de sifflet final : «Bruno, ton amour pour l’OL t’honore mais il est temps de tourner la page». Un message que l’entraîneur de l’Olympique Lyonnais a eu du mal à digérer, en attestent ses déclarations à la fin de la rencontre : «Je ne sais pas ce qu’ils attendaient de la saison (…) Je n’oublierai pas cette banderole».

Si les critiques des supporters ne portent pas sur les résultats, c’est davantage sur le spectacle proposé par l’équipe que Genesio est visé: C’est surtout au niveau du jeu, les supporters veulent voir un Olympique Lyonnais conquérant qui joue bien pendant 90 minutes, qui gére mieux les temps faibles, qui dispose d’un vrai style de jeu pour qu’ils prennent du plaisir en venant au stade. C’est ce que j’ai entendu de la part de plusieurs supporters».

Au nom du football offensif

En terminant avec la deuxième meilleure attaque du dernier exercice de Ligue 1, Lyon a battu son record du nombre de buts marqués sur une saison avec 87 réalisations tout en étant la cinquième meilleure défense avec 43 buts concédés. Un bilan comptable flatteur mais qui ne se traduit pas toujours pas une identité de jeu visible sur le terrain. Sidney Govou, qui a côtoyé Bruno Genesio lors de ses trois dernières saisons à Lyon entre 2007 et 2010, (Genesio s’occupait de l’analyse des adversaires et était entraîneur adjoint de l’équipe B de l’OL), voit en l’entraîneur des Gones un homme aux idées claires par rapport au football qu’il veut pratiquer : «Il faut regarder son cursus de joueur, il était milieu de terrain assez offensif donc il aime jouer. Après comme n’importe quel entraîneur, la base, c’est la défense (…) Attaquer c’est la chose la plus compliqué à faire et Lyon a battu son record de buts marqués cette saison avec Bruno. Les gens lui reprochent de ne pas avoir un jeu attractif. Pour moi l’attractivité c’est marquer des buts et quand tu marques autant de buts, normalement tu es champion. Mais il y a Paris».

Bruno Genesio possède un bilan comptable plus que flatteur à la tête de l’Olympique Lyonnais. La question épineuse ? Le style de jeu et le spectacle proposé.

Medianet.sn