Son limogeage-Gbagbo-Compaoré
Alors que les couloirs de l’Assemblée nationale bruissent, alors qu’à la rue Lepic, le projet est déjà prêt à être acté, Guillaume Soro refuse de croire à son prochain débarquement de la présidence de l’Assemblée nationale pour incompatibilité d’humeur avec son parti, le Rdr. Il était l’invité d’Alain Foka sur Rfi ce dimanche.
A la question de savoir si la rumeur de son débarquement de la tête de l’Assemblée nationale était vraie, la réponse de Soro est sans hésitation : « Vous parlez de rumeur, je l’apprends en même temps que vous. Mais je pense que la relation excellente que j’ai avec le président de la République, son excellence monsieur Alassane Ouattara me porte à croire que c’est une rumeur ». Et lorsqu’il est relancé, Soro répond encore : « Je dis que la relation entre le président de la république et le président de l’assemblée nationale mais la relation entre M. Ouattara et Guillaume Soro résiste aux intempéries d’entourages quelquefois excessifs. Les deux entourages quelque fois excessifs et j’en subis très souvent le courroux. Mais je peux dire qu’au-delà de nos entourages, notre relation demeure excellente et solide ».
Soro justifie son absence à l’Ag constitutive du Rhdp unifié par le fait qu’il était en mission officielle au Canada, une mission fixée un an à l’avance et Ouattara en était informé. La date de l’événement aurait été fixée quand il était déjà en voyage à l’extérieur, se dédouane-t-il. Pour lui, d’autres événements interviendront et qui enregistreront sans doute sa présence. L’événement du lundi 16 juillet, à son avis, ‘’n’était qu’une assemblée générale constitutive’’.
Et toujours aussi insaisissable que roublard, Guillaume Soro réitère sa position, celle qu’il avait tenue lors de la précédente rentrée parlementaire pour justifier qu’il n’est en rien opposé à ce qui se fait aujourd’hui, mais qu’il a néanmoins son avis sur le sujet.
« Je ne suis pas du tout opposé au Rhdp. La question de transformer l’alliance politique du Rhdp en parti unifié a été longtemps évoquée. Ma position est publique et connue de tous les Ivoiriens… J’ai dit que le parti unifié issu du Rhdp devrait être un parti d’abord inclusif et qu’il fallait donc comme moteur pour la création de ce parti, le dialogue et qui ne laisse personne en marge », répond-t-il.
Dans les faits, les choses semblent pourtant aller dans le sens d’une rupture entre les deux ex-grands de l’alliance mais Soro, lui, se veut optimiste. « Je garde espoir et je suis optimiste. Je rentre en Côte d’Ivoire, je parlerais avec le président Ouattara, je parlerais avec le président Bédié », déclare-t-il. « Ma position m’impose que les deux grands hommes d’état ne rompent pas le dialogue pour des lendemains meilleurs », ajoute-t-il encore.
Pour le reste, se prononçant sur les intentions de candidature qu’on lui prête, le PAN dit ne pas vouloir ouvrir une compétition maintenant mais qu’il y réfléchit. « J’ai toujours évité de répondre à cette question parce que je ne voulais pas ouvrir là une compétition précipitée et anticipée sur 2020… Je pense que je vais y réfléchir », cache-t-il ses ambitions en précisant que s’il devait le faire, il en parlerait d’abord avec le président Ouattara et Henri Konan Bédié. Quel génie !
L’ancien chef de la rébellion ivoirienne n’a pas non plus l’intention de créer un parti politique pour briguer la présidentielle 2020. « Ce n’est pas à l’ordre du jour », coupe-t-il court avant de commenter qu’on ne va pas à une élection présidentielle comme on irait à son bureau tous les jours. Ceci passe, selon lui, par une préparation minutieuse.
Il tient également son engagement à aller rendre visite à Gbagbo pour lui demander pardon faisant valoir qu’il ne croit pas aux slogans de justice des vainqueurs. Soro souhaite aussi que les ‘’prisonniers politiques’’, l’expression est de lui-même, soient libérés et qu’on pense à un autre mécanisme de justice comme en Afrique du Sud ou au Rwanda. Il refuse d’y voir de l’opportunisme mais de la sincérité.
L’affaire liée à l’emprisonnement de son directeur du protocole, Soul to Soul, dit-il, relève en partie du secret d’état et il lui serait impossible d’en parler sur la place publique. De même que l’affaire liée au coup d’état survenu au Burkina Faso. « Ce dossier a été réglé diplomatiquement par le président de la République Alassane Ouattara et le président Kaboré », fait savoir le futur ex-Pan ( !?).
Medianet.sn
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