Une partir du trésor africain de Kadhafi repérée au Burkina Faso
Bientôt six ans après sa mort, l’ombre de Mouammar Kadhafi plane toujours sur la Libye. En octobre 2011, la fin sanglante de l’ancien dictateur avait marqué la fin de la résistance des forces gouvernementales après neuf mois de guerre civile. Mais la braise n’avait pas tardé à se rallumer dans un pays déchiré entre ethnies et clans depuis la chute du «Guide». Depuis 2014, ce qui est parfois nommé la «deuxième guerre civile libyenne» a vu s’affronter jusqu’à trois gouvernements autoproclamés et plusieurs groupes djihadistes, dont l’Etat islamique. Le bruit des armes cache aussi un autre fantôme de Kadhafi: le trésor faramineux qu’il aurait réussi à envoyer hors de la Libye avant de tomber. Ces milliards de dollars ont excité des dizaines de chercheurs de trésors, mais aussi les différentes factions qui se partagent le pouvoir entre Tripoli et Benghazi. «Selon certaines estimations, ce pactole fait d’or, de liasses de dollars ou encore de diamants s’élève à près de 150 milliards de dollars. Mais personne n’a mis la main dessus depuis la révolution», expliquait à l’époque le site américain The Daily Beast, qui avait publié une longue enquête sur le sujet. Un chiffre largement gonflé. C’est en tout cas ce qu’ont affirmé les autorités américaines qui estimaient plutôt le «trésor» évaporé de Kadhafi à 9 ou 10 milliards de dollars. En 2013, l’Afrique du Sud avait acté la rétrocession au gouvernement libyen d’environ 780 millions de dollars déposés par la famille Kadhafi dans les banques du pays. Pas de trace de diamants ou de lingots d’or cependant. Mais un nouveau rapport du Conseil de sécurité de l’ONU publié au début de ce mois de juin affirme que des centaines de millions de dollars mis à l’abri par le dictateur déchu avaient jusqu’ici échappé aux recherches. Les enquêteurs des Nations unies ont pu tracer le parcours de certaines grosses liasses de billets. «Les investigations ont révélé que même plus d’argent que ce qui était estimé avait d’abord été envoyé en Afrique du Sud par le biais d’institutions financières. Une information révélée en 2016 montre que huit milliards de dollars ont été transférés d’un compte de la banque sud-africaine Standard Bank à un autre de la banque Stanbic au Kenya», note le site d’information Quartz qui s’appuie sur les données du rapport de l’ONU.
Business à Ouagadougou
Une autre partie du magot a été tracée en Afrique de l’Ouest. Les enquêteurs du Conseil de sécurité de l’ONU affirment qu’ils ont été alertés par au moins six personnes à propos de tentatives de renvoyer l’argent en Libye. «Dans un cas précis, le rapport de l’ONU fait état de 560 millions de dollars en billets de 100 qui ont été cachés dans des caisses en acier quelque part à Ouagadougou, la capitale du Burkina Faso», note le site Quartz. L’argent aurait été entreposé en attendant d’être renvoyé en Libye par une entreprise locale burkinabé, Société transport convoi international, qui aurait reçu une commission de 10 à 35% de la somme pour effectuer ce transfert. Le gouvernement burkinabé a nié l’existence de cette entreprise qui a pourtant une adresse postale à Ouagadougou selon des sources onusiennes.
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