L’organisation Etat islamique revendique l’attentat de Londres
Trois hommes ont projeté une camionnette puis mené des attaques au couteau samedi, tuant au moins sept personnes, dont un Français avant d’être abattus par la police. Trois assaillants à bord d’une camionnette ont foncé dans la foule, samedi 3 juin, dans la soirée sur le London Bridge, au cœur de Londres, puis attaqué des passants au couteau, faisant au moins sept morts, dont un Français, et 48 blessés. Les trois assaillants, qui portaient de fausses ceintures explosives, ont été abattus par les policiers. A cinq jours d’élections cruciales pour le pays, il s’agit du troisième attentat qui frappe le Royaume-Uni en trois mois. Dimanche soir, l’Etat islamique a revendiqué l’attentat. Il a été commis par « un détachement de l’Etat islamique », a rapporté l’agence de propagande de l’EI, Amaq, dans un communiqué.
Comment s’est déroulée l’attaque
Les policiers ont été appelés à 22 h 08, heure locale, à la suite à de témoignages faisant état d’une camionnette fonçant contre la foule sur le pont. Le véhicule s’est ensuite dirigé vers le marché couvert voisin du Borough Market, à quelques centaines de mètres. Là, les trois assaillants ont quitté le véhicule, armés de couteaux, et se sont précipités dans des bars proches, particulièrement bondés en cette soirée de finale de Ligue des Champions qui était diffusée dans les pubs. Plusieurs personnes ont été poignardées. Les agresseurs ont été tués dans les huit minutes suivant le premier appel à la police, a précisé dimanche un porte-parole de Scotland Yard. Au total, huit policiers ont tiré au total une cinquantaine de balles pour les neutraliser, un nombre « sans précédent » – sachant que plupart des policiers britanniques ne sont pas armés et qu’il est rare que les agents utilisent leurs armes à feu – s’expliquant par le fait que les trois assaillants portaient « ce qui ressemblait à des vestes explosives, qui se sont révélées fausses ». Un passant a été blessé par les balles des policiers, mais son pronostic vital n’est pas engagé.
Que sait-on des auteurs de l’attentat
L’attentat – qualifié de terroriste dans la soirée par le police londonienne – n’a pas été revendiqué pour l’heure, mais selon la première ministre Theresa May, il est lié à « l’idéologie malfaisante de l’extrémisme islamiste ». Selon les autorités britanniques, les enquêteurs progressent de manière significative dans l’identification des assaillants, dont l’un des trois avait récemment loué la camionnette qui a servi à faucher des piétons sur le London Bridge. Douze personnes ont été arrêtées dans la journée de dimanche, à Barking, une banlieue de l’est de la capitale britannique, la police vérifiant si d’autres personnes étaient impliquées dans la préparation de l’attentat. Des policiers lourdement armés se sont rendus notamment au domicile de l’un des trois suspects abattus lors de l’attentat.
Sept morts, dont un Français, 48 blessés dont 21 dans un état grave
L’attentat a fait sept victimes et blessé 48 personnes, dont 21 sont dans un état « grave », ont précisé les services de santé britanniques. Dimanche soir, le ministre des affaires étrangères français, Jean-Yves Le Drian, a annoncé qu’un Français était mort dans l’attaque, sept autres blessés, et un porté disparu. Un Canadien fait également partie des victimes, a déclaré Justin Trude. Un membre de la police des transports, qui a tenté de s’interposer sans armes face aux assaillants, a été grièvement blessé au visage et à la jambe, mais ses jours ne sont pas en danger. Hormis les blessés légers, soignés sur place, 36 personnes ont été hospitalisées dans cinq établissements différents de la capitale britannique, et Theresa May s’est rendue dimanche au King’s College Hospital, au chevet de victimes.
La première ministre Theresa May parle de terrorisme
Après une réunion consacrée à la sécurité, Theresa May a pris la parole dimanche depuis Downing Street, soulignant que le pays faisait désormais face à « une nouvelle forme de menace » terroriste, où les attaquants « se copient les uns les autres », sans que les récentes attaques soient liées les unes aux autres, selon elle. Battre l’idéologie islamiste « est l’un de grands défis de notre temps », a-t-elle relevé, estimant que la réponse ne pouvait pas être seulement les opérations antiterroristes permanentes mais devait aussi se jouer sur le terrain des idées et sur l’Internet « pour éviter la propagation de l’extrémisme et des opérations terroristes ». Les élections législatives britanniques se dérouleront comme prévu jeudi 8 juin et la campagne électorale reprendra de façon normale lundi, a également annoncé Mme May. Les déclarations de la première ministre ont été dénoncées par l’opposition comme un discours électoraliste.
De nombreux témoignages
Stations de métro et rue fermées, fêtards enfermés dans les bars et restaurants, voitures de police passant toutes sirènes hurlantes : les quartiers visés sont passés de la fête au cauchemar en quelques minutes. « J’ai vu une camionnette rouler en zigzag en tentant de faucher un maximum de personnes. Les gens essayaient d’échapper à la course du véhicule », a raconté un témoin, Alessandro, sur la BBC. Holly Jones, une journaliste de la BBC présente sur le London Bridge lors de l’incident, assure que le véhicule se déplaçait à « près de 80 kilomètres [50 miles] à l’heure » et « a heurté environ cinq ou six personnes ». Deux témoins ont affirmé à la BBC avoir entendu les assaillants crier : « c’est pour Allah ! » « Ils poignardaient tout le monde en criant : “c’est pour Allah” », a témoigné Gérard, un témoin qui dit avoir vu une jeune femme s’effondrer. Evoquant un « massacre », un autre témoin, Eric, précise lui aussi avoir entendu ce cri. Comme pour chaque attentat, Facebook a activé son système de safety check qui permet aux personnes qui se trouvent dans la zone touchée de se signaler comme étant en sécurité. Les réactions internationales n’ont également pas tardé à affluer. La troisième attaque en trois mois au Royaume-Uni.
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