Laura Flessel, une ex-escrimeuse de haut niveau au ministère des sports. La caution «black » de Macron ?
La nomination de la double championne olympique d’escrime marque le retour d’un ministère de plein exercice consacré aux sports. La « Guêpe » est de retour. Du temps où elle se distinguait sur les podiums d’escrime, Laura Flessel-Colovic avait hérité de ce surnom pour ses talents d’épéiste. A 45 ans, l’ancienne sportive a été nommée ministre des sports, mercredi 17 mai, dans le gouvernement d’Edouard Philippe. Cette nomination marque le retour d’un ministère de plein exercice consacré aux sports, alors que la question sportive avait été réduite au rang d’un secrétariat d’Etat durant le précédent quinquennat. Même si elle avait signé un appel à voter Emmanuel Macron avant le second tour de la présidentielle, la Guadeloupéenne doit avant tout sa présence à ce poste à son passé de sportive de haut niveau. Porte-drapeau de la délégation française aux Jeux olympiques de Londres en 2012, Laura Flessel avait quitté la scène en pleurs, sur une élimination peu glorieuse en huitième de finale. Une sortie de route qui n’enlève rien à son riche palmarès olympique : deux médailles d’or en épée individuelle et par équipe à Atlanta (1996), puis une d’argent (2004) et deux autres en bronze (2000 et 2004). L’un de ses prédécesseurs au ministère des sports (2002-2007) avait déjà offert deux titres olympiques à l’équipe de France d’escrime : Jean-François Lamour au sabre, lors des Jeux 1984 et 1988.
Suspendue pour dopage
La sextuple championne du monde s’était également fait remarquer pour des raisons moins flatteuses. En 2002, deux jours avant les Mondiaux, la gauchère révélait d’elle-même avoir été contrôlée positive à un test antidopage. En cause : des cachets de coramine glucose, substance dopante. L’escrimeuse avait plaidé son innocence, se disant « victime » de la médication dispensée par un kinésithérapeute vacataire. Ce test avait valu trois mois de suspension à Laura Flessel, mariée à Denis Colovic, un ancien journaliste au Progrès, puis pour le site Internet de la Fédération française d’escrime jusqu’en 2012. Sans que l’affaire n’entrave sa carrière sportive, ni sa reconversion : après sa retraite d’épéiste, un temps consultante dans les médias, puis conseillère d’une épéiste brésilienne, la « Guêpe » a surtout fait partie des personnalités investies dans la promotion de la candidature de Paris à l’organisation des Jeux olympiques et paralympiques 2024. Ce sera l’un de ses premiers dossiers à négocier en tant que toute nouvelle ministre des sports. Tout comme celui, plus structurel, de la lutte contre le dopage. Le 15 mai, deux jours avant sa nomination, Laura Flessel présentait sa première émission de télévision, « Ils font la France », un magazine diffusé en deuxième partie de soirée sur la chaîne Numéro 23. La double championne olympique a consacré le premier volet à la question de l’homophobie. L’ex-escrimeuse, qui vient de présider pendant cinq ans le Comité de lutte contre les discriminations dans le sport, est par ailleurs marraine des Gay Games prévus à Paris en 2018. Les suivants épisodes de son émission, déjà enregistrés, seront donc programmés pendant l’exercice de son ministère.
Average Rating