Guinée : des trafiquants de jeunes filles pour le Moyen-Orient arrêtés à Conakry
Un réseau de trafiquants de jeunes filles et de faux visas a été démantelé dans la nuit du lundi 21 au 22 mars 2017. Cette opération a réussi grâce à la filature et l’infiltration du réseau par la structure du colonel Thiègboro Camara, chargée des services spéciaux, de la lutte contre la drogue, du crime organisé et de répression des délits économiques et financiers. C’est une enquête ouverte il y a trois mois qui a permis à mettre main sur ce réseau qui, selon Moussa Thiègboro, fait le trafic des êtres humains et de faux visas. Quatre présumés trafiquants dont une fille ont été arrêtés à l’aéroport international Conakry-Gbessia après avoir été filés de Nongo au KM36. Ils étaient prêts à embarquer leurs victimes quand ils ont été arrêtés aux environs de 3h du matin. Aicha et Bangoura sont les démarcheurs pour les recruteurs que sont Sylla et Alpha Bah. Ce dernier est un étudiant vivant au Sénégal. C’est pendant les dernières vacances qu’il est arrivé à Conakry. Selon le colonel Thiègboro, déjà une trentaine de filles sont déjà parties au Moyen-Orient sans pour autant savoir ce que l’avenir leur réserve là-bas. Puisqu’une fois qu’elles descendent de l’avion, leurs passeports sont retirés. Ce qui les empêche même de sortir du pays.
Ces filles sont-elles recrutées pour être des esclaves sexuels ou pour être de potentielles terroristes ? En tout cas, certaines d’entre elles sont orientées vers des écoles coraniques. D’autres, par contre, sont maltraitées. Dans une vidéo présentée Moussa Thiègboro Camara, il y a une fille qui est en train d’être bastonnée, alors que ses pieds sont écartés et attachés. C’est le cas aussi des mains.
«L’information qu’on a, c’est que quand les filles arrivent là-bas elles sont reparties par besoin, parce qu’il faut d’abord envoyer la photo de la fille. Si elle intéresse le client qui est de l’autre côté, puisque chaque garçon a son goût, il envoie le visa de la fille. Mais le malheur est qu’une fois le passeport déposé, la fille ne peut plus le récupérer si ce n’est qu’à l’aéroport. C’est une manière de se camoufler. Quand les formalités d’usage finissent à l’aéroport on lui remet son passeport. Une fois arrivée à destination, le passeport lui est retiré. Ça veut dire qu’elle est, à partir de l’instant, dans le nuage », a déclaré le colonel Thiègboro Camara.
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