CES GROUPES ISLAMISTES QUI OPÈRENT EN AFRIQUE DE L’OUEST

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Décryptage des groupes islamistes en présence en Afrique de l’Ouest, zone aux frontières très poreuses, et en ébullition notamment depuis le début de l’intervention française au Mali.
Boko Haram

Il y a une dizaine d’années, Boko Haram était un simple groupe d’étudiants en révolte contre la société nigériane, qui s’est peu à peu radicalisé. Boko Haram signifie le rejet “d’un enseignement perverti par l’Occidentalisation”.

L a dérive vers la violence terroriste s’est faite à partir du moment où le leader spirituel Mohammed Yusuf, qui avait pignon sur rue, a été froidement exécuté par la police au Nigeria .

Depuis lors, on a connu une dérive terroriste avec plusieurs phénomènes, notamment le changement de mode opératoire, comme des attentats suicide, une vraie nouveauté au Nigeria.

L’objectif de Boko Haram est d’imposer la charia dans l’ensemble des 36 états du Nigeria (elle s’applique aujourd’hui dans les 12 états du nord du pays).

Le groupe a fait des centaines de morts dans des attaques.

Ansaru

Groupe dissident en pleine expansion

Ansaru est un groupe dissident de la secte Boko Haram en pleine expansion. Ansaru est spécialisé dans l’enlèvement d’expatriés.

Ansaru est beaucoup plus connecté sur un registre rhétorique al-qaïdiste, selon lequel il faut chasser les croisés de la terre d’Islam ou ce genre de choses .

Aqmi et son dissident le Mujao

Le groupe le plus influent de la zone est Al-Qaïda au Maghreb islamique. Créé en 2007. En octobre 2011, le Mujao (Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest), dissident d’Aqmi, voyait le jour.

Al-Mouakaoun Be Dam et Ansar Dine

Les “Signataires par le sang” (Al-Mouakaoun Be Dam), eux, se sont fait connaître avec la prise d’otages d’In Amenas en Algérie. Au total, 37 otages étrangers, dont des Occidentaux et des Asiatiques, et un Algérien, avaient été tués.

Enfin, les “défenseurs de l’Islam” (Ansar Dine) sont un des groupes qui avait uni ses forces avec Aqmi et le Mujao pour s’emparer du nord du Mali, supplantant les rebelles indépendantistes touaregs.

Une zone de non-droit entre le Golfe de Guinée et le Soudan. Ce sont des groupes qui se réclament du même fondamentalisme, qui ont les mêmes méthodes, que ce soit au Mali, que ce soit en Somalie ou que ce soit au Nigeria. Ces groupes menacent notre sécurité. Ils veulent faire vivre une zone de non-droit entre le Golfe de Guinée et le Soudan… Un très grand Sahel qui est une zone où se passent tous les trafics.

Quels liens entre ces groupes ?

Il y a beaucoup de spéculations sur cette question .I l faut distinguer ce qui relève de convergences tactiques : le fait que cela coûte moins cher d’acheter à plusieurs des armes, et d’autre part une coordination stratégique qui ferait qu’il y aurait une sorte de commando central au Nord-Mali, où on aurait appuyé sur un bouton pour demander à Boko Haram d’aller enlever des Français.

Il n’y a pas de lien opérationnel, mais en revanche il y a des convergences, un peu de circulation des hommes, encore qu’il y a beaucoup de spéculations sur le fait que Boko Haram aurait envoyé des gens pour aider le Mujao à Tombouctou.

Une chaîne continue dont Aqmi est un maillon central

Il se dit que les membres de Boko Haram étaient “formés par Aqmi . C’est une continuité dans le terrorisme extrémiste, il y a une chaîne continue dont Aqmi est un maillon central. C’est la raison pour laquelle il s’est avéré indispensable d’intervenir au Mali.

Sans oublier que cette région est aussi la proie de bandes criminelles qui profitent de l’insécurité provoquée par l’insurrection islamiste pour se livrer à des attaques à main armée.