GORBATCHEV
“Le monde se prépare pour la guerre”
L’ancien chef de l’Union Soviétique, inquiet, a appelé dans une tribune du Time toutes les grandes puissances mondiales à arrêter leur course à l’armement. “Nos décideurs politiques semblent désorientés et perdus”. C’est un message alarmiste qu’a souhaité faire passer Mikhaïl Gorbatchev dans les colonnes du prestigieux Time. “Notre monde est cerné par les problèmes”, s’y inquiète l’ex dirigeant de l’Union Soviétique. L’un de ces problèmes est toutefois plus urgent que les autres pour le diplomate : “La militarisation de notre politique et la nouvelle course à l’armement”. “La situation actuelle est trop dangereuse”, se préoccupe Gorbatchev. Celui qui pendant la Guerre Froide, avait initié avec les États-Unis le processus de réduction des armements nucléaires, lance donc un véritable plaidoyer pour le désarmement dans le magazine. “Gorby” condamne les dépenses massives injectées dans la défense alors que les budgets de nombreux États dans le monde ont des difficultés à “financer le minimum social pour leur peuple”. “On trouve facilement de l’argent pour développer des armes sophistiquées dont la puissance destructrice est équivalente à celle des armes de destruction massive ; pour construire des sous-marins dont un seul missile serait capable de détruire la moitié d’un continent…”, se désole Gorbatchev.
“Menace nucléaire réelle”. Dans une adresse à peine voilée à Trump et Poutine, il regrette que les politiques et les leaders militaires semblent de plus en plus belligérants : “Aujourd’hui , la menace nucléaire semble réelle à nouveau, les relations entre les grandes puissances se sont détériorées ces dernières années”. Concernant la guerre contre le terrorisme : elle s’avère “importante” pour l’ancien Président, mais elle n’est pas “suffisante”. “L’objectif, c’est d’éviter la guerre, désarmer, réduire nos arsenals, s’entendre”. En 2014, il avait déjà prévenu Washington et Moscou. “Je pense que le monde s’approche dangereusement de la zone rouge”, avait-il avancé évoquant la situation en Syrie. Il a cette fois appelé à revenir aux priorités comme la lutte contre la pauvreté, la crise migratoire ou la protection de l’environnement. “Le moment est venu d’agir !”, a-t-il lancé en direction du Conseil de sécurité de l’ONU.
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