Gambie: La transition s’organise après 22 ans de pouvoir de Jammeh
Le président gambien élu Adama Barrow a mené des consultations avec des acteurs politiques et diplomates samedi, marquant le début d’une nouvelle page pour son pays après 22 ans de pouvoir sans partage de Yahya Jammeh qui, à la surprise générale, a reconnu sa défaite.
Barrow, 51 ans, patron d’agence immobilière et qui fut vigile de supermarché en Grande-Bretagne, était inconnu sur la scène politique six mois auparavant dans son pays de 2 millions d’habitants enclavé dans le territoire sénégalais hormis sa façade atlantique.
Désigné candidat par une large coalition de l’opposition, il a obtenu 45,5% des voix à l’élection présidentielle de jeudi, battant Yahya Jammeh (36,6%) et le troisième prétendant en lice, Mama Kandeh (17,8%). Barrow, qui prendra ses fonctions en janvier, est le troisième président de l’histoire de la Gambie en 51 ans d’indépendance de cette ex-colonie britannique, après Dawda Jawara (1965-1994) et Yahya Jammeh (1994-2016). Il a rencontré samedi des responsables de sa coalition, et le représentant spécial du secrétaire général de l’ONU en Afrique de l’Ouest et au Sahel, Mohamed Ibn Chambas, selon son entourage et l’ONU.
Les discussions «se sont très bien passées, nous réfléchissons sur la voie à suivre», a déclaré à l’AFP Mme Isatou Touray, militante des droits des femmes qui a retiré sa candidature en faveur de celle de Barrow. Selon elle, le problème «le plus urgent» évoqué a été celui des prisonniers politiques dont l’opposition, des ONG et l’ONU réclament la libération.Parmi ces détenus, figurent le chef du principal parti d’opposition, Ousainou Darboe, incarcéré depuis avril pour avoir manifesté contre la mort d’un opposant arrêté, Solo Sandeng.
D’après Mme Touray, ils pourraient être relâchés bientôt, «nous tablons sur la semaine prochaine» devant la presse, Mohamed Ibn Chambas a affirmé avoir eu des rencontres fructueuses avec le président élu et sa coalition. L’ONU est «disposée à travailler avec les Gambiens pour établir une Commission Vérité et Réconciliation», a affirmé M. Chambas, refusant cependant de se prononcer sur d’éventuelles futures poursuites contre Yahya Jammeh.
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