Vie privée
Ce mercredi, la FTC devrait dévoiler l’accord conclu avec le réseau social, après presque un an et demi de négociations et le scandale « Cambridge Analytica ».
C’est une semaine chargée et mouvementée pour Facebook. Ce mercredi soir, le réseau social va publier ses résultats trimestriels, mais c’est une autre annonce qui va monopoliser l’attention.
La FTC (Federal Trade Commission) s’apprête à dévoiler les détails de l’accord conclu avec le groupe de Menlo Park, au terme de presque un an et demi de négociations. Après le scandale « Cambridge Analytica » en mars 2018, le gendarme américain du commerce avait lancé une enquête à l’encontre de Facebook pour manquements à ses obligations concernant la protection de la vie privée de ses utilisateurs.
Il y a une dizaine de jours, la FTC a fait savoir qu’elle avait infligé une amende de 5 milliards de dollars à Facebook. Un montant record. Mais de nombreux contempteurs du géant de la tech estiment que ce type de sanctions est indolore pour Facebook étant donné la solidité de son modèle économique ; en 2018, le groupe a dégagé 22 milliards de dollars de bénéfices.
Vers la création d’un comité de surveillance sur la vie privée
A l’annonce de la sanction, le cours de Bourse du groupe avait grimpé de 1,8 %… Ce mercredi, une autre amende de 100 millions de dollars – liée au fait que Facebook n’a pas suffisamment informé ses actionnaires des risques inhérents à l’utilisation des données personnelles de ses utilisateurs -, devrait aussi être dévoilée. Une paille pour l’entreprise.
Ce sont surtout les mesures visant à encadrer le réseau social et son utilisation des données personnelles qui sont les plus attendues. Un comité de surveillance sur la vie privée censé permettre de renforcer le niveau de contrôle à ce niveau-là devrait ainsi voir le jour, croit savoir le « Washington Post » qui précise que cette entité sera rattachée au conseil d’administration du réseau social. Mais on ignore encore quelles seront ses prérogatives exactes et quels membres en feront partie.
L’accord signé entre la FTC et Facebook pourrait aussi potentiellement exposer Mark Zuckerberg à des sanctions, si jamais Facebook ne respecte pas ses engagements en termes de protection de la vie privée de ses utilisateurs. Le patron de la firme de Menlo Park pourrait être personnellement tenu responsable de la bonne application de l’accord, d’après le « Wall Street Journal ». D’autres mesures et engagements de la part de Facebook sont attendus.
Dans le viseur de la Justice américaine pour d’éventuelles pratiques anticoncurrentielles
Reste maintenant à savoir si ces nouveaux garde-fous seront suffisants et efficaces. Ce qui n’est pas de l’avis de… deux des cinq commissaires siégeant à la FTC.
Initialement, le gendarme américain du commerce aurait envisagé de condamner Facebook à une amende de « plusieurs dizaines de milliards de dollars » et des mesures plus strictes, avant de faire machine arrière, avance le « Washington Post ». Ce qui a amené les deux commissaires démocrates à voter contre l’accord.
Facebook semble donc avoir évité le pire. Mais un autre front vient tout juste de s’ouvrir pour le groupe. Mardi soir, la justice américaine a indiqué avoir ouvert un examen approfondi sur d’éventuelles pratiques anticoncurrentielles de certains groupes technologiques tels que Google, Amazon, Apple et Facebook.
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