Jérémy Morel à la CAN 2019
Jérémy Morel a vécu sa première sélection avec Madagascar en novembre 2018, lors d’une rencontre des éliminatoires de la CAN 2019, contre le Soudan. Présent en Égypte, il n’a pour l’instant pas eu l’occasion de jouer pour cause de blessure à la cheville. Passé par Lorient, Marseille et Lyon, il apporte son expérience au sein des Barea. Entretien.
Cette Coupe d’Afrique des nations est une aventure fantastique pour Madagascar. Mais vous vous êtes blessé avant le coup d’envoi du tournoi. On vous imagine impatient de jouer vos premières minutes dans cette compétition ?
Jérémy Morel : Oui, sur un plan personnel, j’ai eu la malchance de me blesser au plus mauvais moment. Juste avant d’arriver en Égypte, ma cheville a tourné… Je suis frustré de ne pas pouvoir donner un coup de main à l’équipe. Quand les mecs se battent sur la pelouse, on veut les aider, surtout quand les choses vont moins bien. Quoi qu’il en soit, j’essaie toujours d’apporter quelque chose au groupe.
Comment jouer un rôle au sein du collectif tout en étant blessé ?
J’ai eu la chance de beaucoup jouer en Ligue 1 (plus de 300 matches, ndlr). J’essaie de donner des conseils quand je suis sur le banc ou dans le vestiaire. Parfois, je donne mon avis sur des petits détails à régler. J’essaie de contribuer en restant le plus modeste possible. Pour le moment, ce sont les autres qui sont sur le terrain et qui font les efforts ! Et j’ai énormément confiance en eux.
Comment évaluez-vous cette équipe malgache ?
Nous sommes peut-être moins armés sur le plan individuel que certaines grosses équipes, mais c’est l’état d’esprit qui fait la différence. Et nous avons le bon état d’esprit. Après, nous parvenons à jouer, à marquer. Nous avons des joueurs de qualité et de la réussite. Et la réussite, il faut la provoquer. Tous les voyants sont au vert et il faut s’appuyer sur ce qui a été réussi contre le Nigeria notamment (2-0). Sur le plan défensif, j’ai vu beaucoup de choses positives, avec un bloc compact et des prises à deux, à trois… Si nous parvenons à garder ce niveau de maîtrise, nous pouvons espérer aller plus loin.
Découvrir le football international aussi tard dans une carrière, c’est rare. L’expérience est-elle encore plus belle avec ces résultats au-delà de vos espérances ?
J’étais venu chercher une aventure humaine et je l’ai trouvée. Nous prenons énormément de plaisir à être ensemble. Nous nous entendons très bien sur et en dehors du terrain. Se sentir aussi bien au sein d’un groupe, c’est rare dans une carrière. Et sportivement, on fait mieux que simplement exister.
Il paraît que vous n’êtes pas le dernier pour blaguer et chambrer vos coéquipiers ?
Oui, j’aime bien ça. Pour moi, ça fait partie de la vie. Vivre un mois ensemble sans déconner serait bien trop monotone. Et, au final, il pourrait y avoir des tensions… Le groupe vit extrêmement bien et tout le monde peut le voir sur le terrain. Nous formons un vrai collectif.
Quel regard portez-vous sur la CAN après les trois rencontres du premier tour ?
Il faut s’habituer à jouer dans un stade qui n’est pas plein. Quand nous sommes à Madagascar, les gradins sont remplis. Mais il y a tout de même de l’ambiance en Égypte. Les supporters présents se font entendre. Je les remercie, car nous avons besoin d’eux.
En rejoignant les Barea, vous avez renoué avec vos origines malgaches. Votre sentiment d’appartenance à la Grande Île est-il encore plus fort désormais ?
Oui ! Lorsque nous portons le maillot de la sélection sur le terrain, nous ressentons forcément une certaine fierté. Tout le pays est derrière nous. Le football est tellement populaire et une équipe nationale peut procurer énormément de joie. Les Français sont bien placés pour le savoir. C’est la même chose à un autre niveau avec Madagascar. Et nous voulons prolonger ce moment de bonheur.
Average Rating