Composition du nouveau gouvernement

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Faut-il lâcher Dionne, actuel PM?
Un homme sûr, rompu à l’exercice de la fonction, qui a pris du goût et du galon au fil de la pratique facilitée par son engagement sans faille et son dévouement sans commune mesure à Macky Sall. Capable aussi de gérer tous les coups et déterminant dans l’exécution de la pensée de son patron. Bref, un homme de confiance qui serait à même lui seul, de porter le bilan qui a fait rempiler Macky Sall au premier tour pour ses nombreux sacrifices connus et méconnus, payés ou gratuits.

Rien ne le présage cependant face aux défis nouveaux et au contexte changeant, marqué notamment par le début de la fin d’une époque politique et d’un compagnonnage qui en est à son crépuscule et lors duquel, le président avait besoin d’un homme comme lui pour surveiller ses gardes et dérouler son PSE.

Dès lors, il devient plus précis d’apercevoir même de loin que le patron de l’APR se trouve plus dans une logique tendant à relooker son équipe pour donner une nouvelle apparence et des contours neufs au pan principal de sa façade que de faire du réchauffé.

Au regard de l’intensité d’une telle tâche, le président élu a préféré s’isoler loin de nos frontières pour non seulement se mettre à l’abri des yeux hagards, des curieux et des oiseaux de mauvaise augure mais surtout pour être seul face à lui-même et à sa conscience afin de prendre les bonnes décisions. Lui qui tient tant au rattrapage de erreurs de son mandat écoulé et à l’écriture d’une des plus belles pages de notre histoire!

Il a pour défi premier de mettre les bonnes personnes aux bonnes places. Celles qui dans les 5 prochaines années pourraient consolider ses réalisations et conforter sa vision du Sénégal, vision qu’il veut traduire en acte concret à travers des hommes politiquement moins engagés, qui ne tenteraient pas de se détourner de sa vision au profit de leurs orientations crypto-personnelles avec comme prétexte que c’est son dernier mandat. Ce qui de fait ralentirait le dernier chapitre de son pacte avec le peuple que rien cependant ne doit égratigner.

Pour le poste de PM, le plus attendu de tous; des noms avaient été évoqués. Entre autres Aminata Touré, Mamadou Moctar Cissé, Amadou Ba, et même Mankeur Ndiaye, aujourd’hui, un des patrons de l’ONU etc., mais nombreux sont ceux qui misent sur l’actuel argentier de l’Etat, bien pressenti pour diriger la nouvelle équipe de Macky Sall. Seulement dans ce cas de figure celui doté des initiales ´PR’ donnerait plus de pouvoir à un homme qui a vu ses sympathisants le proclamer déjà patron de Dakar.

Un tel scénario serait pour l’actuel chef du département des finances, synonyme d’un ticket de dauphin incontestable du Président et lui permettrait d’avoir la maturité et le développement qui sied à ses prétentions.

Alors faut-il au président valider ce désir ardent d’Amadou Bâ en le propulsant aux cimes de ses rêves ou devra-t-il simplement lui opposer un niet en lui trouvant un challenger et à Dakar et au sein du gouvernement pour le « diminuer » politiquement avant qu’il ne devienne le seul maître du jeu dans le navire de la nouvelle majorité présidentielle? Cette machine de guerre spontanée née sous les cendres très prochaines de BBY.

Mimi Touré quand à elle, est quasiment sûre d’être récompensée pour sa contribution majeure et ses nombreux efforts consentis pour la victoire de Macky Sall mais à mon sens, son tempérament ne rime pas avec le portrait robot du futur PM. Celui lui-ci doit plutôt être de nature moins politique, plus effacé, fédérateur et à mesure de manier avec élégance et docilité les cordes de la guitare de l’union, du dialogue et de la cohésion avec moins de présence devant la porte de dame justice.

Le grand atout détenu par Macky Sall dans cet imbroglio c’est qu’il maîtrise ses hommes mieux que quiconque et sait ce que pèse chacun et même ce que mijote tel ou tel autre. Un géologue a toujours été un fin renifleur!

Chose sûre : une exigence sera fixée à tous ceux qui verront leurs noms dans le prochain et sélect gouvernement relativement aux orientations du PR, qui, dorénavant, aura l’obligation de changer de fusil d’épaule. Il a signé un contrat moral avec le peuple qu’il se doit de respecter scrupuleusement après qu’il a été permis de poursuivre son projet de société. Au demeurant, Macky Sall est aujourd’hui plus que jamais dans les dispositions de faire bonne figure pour laisser une belle copie en 2024.

Le développement du pays étant sa seule priorité désormais, il peut par conséquent, se départir du manteau « trop politique » qu’il a arboré au cours de son mandat écoulé afin de calmer les ardeurs et de créer une synergie d’actions autour de l’essentiel. Qui sait, le peuple satisfait à l’issu de son magistère pourrait le réclamer en 2029!

C’est dire donc que le chef de l’Etat peut contre toute attente faire table rase en reléguant les politiques au second niveau et en s’entourant de technocrates qui n’ont pas encore goûté aux délices du pouvoir et des dorures de la République. Des hommes dotés d’expertise et d’expérience qui n’auront à cœur que de travailler avec lui dans la confiance sans méfiance; loin des manigances politiques et près des ordres du chef à qui, ils seront entièrement soumis.

Il urge de le signaler, les histoires de quotas et de partage du gâteau (BBY, alliés, personnalités indépendantes…) bien que déterminant dans la redistribution des cartes n’altèreront cette fois-ci en rien les délicates et décisives décisions de Macky Sall, qui n’est plus dans une posture de redevabilité face à qui ce soit si ce n’est ce peuple qui attend de lui une finition en beauté de ses 12 ans de magistère.

Voilà pourquoi aucun membre du gouvernement sortant de Dionne ne peut s’assurer d’être reconduit dans le nouvel attelage que nous prépare discrètement le Chef suprême. Il a laissé tout le monde patauger dans l’incertitude, pour évoluer dans la méditation profonde, car il a conscience qu’il y va du destin de toute une nation pour 5 bonnes années.

Pour l’instant, les sénégalais qui l’ont élu à 58% l’attendent sur les promesses tenues durant la campagne et les 48% qui ne l’ont pas choisi, veulent voir le contenu du dialogue qu’il a proposé, conduire à l’apaisement des relations tendues entre pouvoir et opposition à l’issu du scrutin du 24 février dernier. Ce qui pourrait estomper cette crise politique qui pillule nos airs.

Quoi qu’il en soit, le Président de la République ne peut pas rater le virage dans ses choix, jusque-là judicieux même si contestés par son opposition réduite et contrainte à de petites manoeuvres. Le temps de l’éveil des consciences a pris le dessus sur tout!

Papa Ibrahima Diassé

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