Législatives au Bénin
La préparation des législatives du 28 avril a donné lieu à des interprétations juridiques du nouveau code électoral qui ont permis au régime de Patrice Talon de tenir à l’écart la majorité des partis adverses. Une situation inédite dans l’histoire politique du Bénin. La Cour constitutionnelle présidée par Joseph djogbénou, ancien avocat du chef de l’Etat, a introduit, au détour d’une interprétation de ce texte, l’obligation pour les partis politiques de délivrer un certificat de conformité émanant du ministère de l’intérieur ainsi qu’un quitus fiscal, alors que ce document n’était pas clairement stipulé dans la loi électorale de 2018.
L’union sociale libérale (USL) de Sébastien Ajavon, actuellement en exil en France, les Forces cauris pour un Bénin émergent (FCBE) de Thomas Boni yayi, Restaurer l’Espoir (RE) de Candide Azannaï et le Parti communiste du Bénin
(PCB) ont été pris de court. Les principales formations de l’opposition, n’ayant pu respecter le nouveau modus operandi, ont ainsi été écartées, le 5 mars, par la Commission électorale nationale indépendante (CENA). Pour alourdir le contexte, le ministre de l’intérieur Sacca Lafia, bras droit du président béninois, avait qualifié de « faux » de nombreux documents présentés par ces partis à l’appui de leur dossier. De création récente et renvoyant étrangement aux FCBE de par son sigle et sa dénomination, les Forces cauris pour le développement du Bénin (FCDB) lancées par Soumanou Toléba, ancien ministre de Thomas Boni Yayi, ne peuvent davantage concourir. En revanche, deux formations jugées proches de Patrice Talon n’ont rencontré aucune difficulté à recevoir leur autorisation. C’est le cas du Bloc républicain et de l’union progressiste (UP). Depuis son arrivée au pouvoir en 2016 et après l’échec d’un projet de changement de la Constitution, le président béninois ne cache pas en privé sa volonté d’obtenir un parlement entièrement acquis à sa cause pour mieux faire passer ses réformes.
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