Pour chasser Boutéflika du pouvoir

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Vendredi, jour de prière et de manifestations en Algérie. Le mot d’ordre est toujours le même depuis plus de deux semaines : « non » à un cinquième mandat d’Abdelaziz Bouteflika. Un président malade et âgé de 81 ans qui cristallise depuis plusieurs jours la colère de la population.

Les premiers rassemblements ont commencé aux alentours de 14h, après la grande prière du vendredi. Des milliers de personnes se sont réunies dans les rues de la capitale, aux cris de « Pouvoir assassin ! »
De nombreux policiers et des dizaines de véhicules quadrillent les grands axes du centre-ville d’Alger. Un dispositif également déployé à proximité des sièges des institutions du pays et des bâtiments officiels. Objectif : « éviter tout éventuel débordement », explique un officier de police.

Mouvement pacifiste
Jusqu’à présent, les forces de l’ordre ont plutôt laissé faire cette mobilisation qui commence à durer, notamment à Alger où les manifestations sont interdites depuis 2001. Ce vendredi, dès le début des rassemblements dans la capitale, la police a fait usage de gaz lacrymogènes pour empêcher les manifestants d’accéder à la place du 1er-Mai.
Pour Khadija Mohsen-Finan, enseignante à la Sorbonne à Paris, la question est désormais de savoir si la police et l’armée soutiennent toujours entièrement le pouvoir algérien. « Est ce que l’exécutif est sûr que l’armée est de son côté ? Est-ce qu’ils sont sûrs que les forces de l’ordre sont de leur côté ? Ce n’est pas du tout sûr que les troupes dans les différentes villes qui pourraient avoir l’ordre de tirer » le fassent, dans la mesure où les manifestants « sont extrêmement nombreux, calmes et leurs revendications sont comprises » en Algérie comme à l’étranger, avance la chercheuse.

L’opposition rejoint la contestation
Dans la matinée, les rues étaient plutôt calmes. Quelques commerces étaient ouverts. Une des principales figures de l’opposition algérienne, l’ancien Premier ministre Ali Benflis, s’est rendu aux alentours de 10h30 sur la place Audin en centre-ville. L’opposant, dont on ignore toujours s’il sera candidat ou non à la présidentielle du 18 avril, entendait par ce déplacement témoigner son soutien aux manifestants. « Le peuple algérien dira non à l’humiliation, non aux intimidations, non à la répression, oui à la souveraineté du peuple, non au 5e mandat », a-t-il déclaré devant la presse, selon le site de Jeune Afrique.

Aujourd’hui, la quasi-totalité des figures de l’opposition ont rallié la mobilisation. Un mouvement d’une ampleur inédite né d’appels à manifester spontanés lancés par des anonymes sur les réseaux sociaux.
La mobilisation d’aujourd’hui sera d’autant plus scrutée qu’elle intervient à deux jours de la date limite du dépôt des candidatures pour la présidentielle du 18 avril. Pour l’instant, le pouvoir ne fléchit pas. Le Premier ministre a récemment confirmé qu’Abdelaziz Bouteflika, au pouvoir depuis 1999, déposerait bien sa candidature pour un 5e mandat.

Medianet.sn

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