Présidentielle et internet
L’Internet est la technologie de communication la plus perturbante de notre époque. Selon le président de l’Asutec, Ndiaga Guèye, en Afrique on note qu’à l’occasion d’élection ou de trouble politique, les gouvernements ont tendance à censurer Internet, bloquer les réseaux sociaux, ou pire couper l’électricité.
« Il y a des exemples de cette situation en Congo lors de la présidentielle où l’Internet a été coupé, au Zimbabwe, Cameroun et au mali en juillet 2017 où l’internet a été ralenti, les réseaux sociaux bloqués et les réseaux téléphoniques perturbés », dit-il. Et de renchérir : « Aujourd’hui, à quelques jours de l’élection présidentielle, force est de constater que nous avons des inquiétudes que le jour du scrutin, que l’internet soit ralenti ou les réseaux sociaux bloqués ».
A l’en croire, il ya plusieurs raisons qui fondent leurs inquiétudes avec le code des télécoms voté en novembre 2018 et promulgué en décembre 2018, à deux mois des élections. « Nous avons aussi suivi le discours des autorités qui disent tous qu’il faut réduire l’Internet et les réseaux sociaux pour lutter contre les fausses informations. Les opérateurs téléphoniques doivent se conformer aux décisions des autorités judicaires et administratives car une autorité administrative peut donner l’ordre de couper les réseaux sociaux et internet. Ce risque existe au Sénégal car, au lendemain du vote de la loi, les autorités ont réagi, mais un devoir de vigilance s’impose », alerte Ndiaga Guèye.
A son avis, dans les pays où il ya eu des coupures d’internet, les autorités avaient donné des assurances, et ils l’ont fait lors des élections. « Il se pourrait qu’il y ait des incidents lors du vote, des informations embarrassantes ou gênantes que les autorités ne voudraient pas qu’elles circulent. La manière d’y arriver est de couper l’Internet. La presse et les observateurs ne peuvent pas être dans tous les centres de vote du Sénégal. Seule une sentinelle citoyenne permettrait d’avoir des informations en temps réel sur tous les centres de vote du Sénégal », laisse-t-il entendre.
Le président de l’Asutic estime qu’à travers ces perturbations, on empêche les citoyens d’informer sur les disfonctionnements dans les centres de vote au Sénégal. « Par exemple, dans des bureaux de vote où il manque des bulletins de l’opposition, seul le citoyen peut en informer, ou qui s’ouvrent tard, à midi ou une heure. Voila les raisons qui font que nous pensons que l’Internet pourrait être ralenti et les réseaux téléphoniques bloqués. Il ya une mauvaise qualité du service des opérations et cela a été reconnu par le Directeur général de l’ARTP », renseigne-t-il. Il soutient que leur souhait est d’avoir des élections libres et transparentes
Medianet.sn
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