Sondage politique

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La loi violée sur commande

Avant la tenue de l’élection présidentielle du 24 février 2019, plusieurs sondages, la plupart sur commande, ont été publiés. Si les uns prédisent une défaite du président sortant, Macky Sall dès le premier tour d’autres le créditent d’une victoire à ce stade du scrutin. Mais ce qui est constant c’est que la loi sur les sondages n’a jamais été aussi violée qu’avec cette élection.

Pour la présidentielle de 2019, certains sondages renseignent que Macky Sall sera contraint au second tour par Ousmane Sonko, Idrissa Seck. Pour les auteurs de ce sondage, la
réélection de Macky Sall ne peut pas se faire dès le premier tour de la présidentielle de février prochain. C’est cela qu’a révélé le sondage publié par l’agence Statinfo basée à Dakar aux Maristes selon qui le président sortant ne serait crédité de voix qui le placent au premier tour de l’élection.

Pour d’autres sondages, Macky Sall va passer dès le premier tour avec un score qui dépasse les 55%. C’est le cas du sondage publié par Adji Mergane Kanouté ci devant député de la majorité. Vrais ou faux ? En tout cas de tels chiffres pourraient créer la confusion. En prêtant à polémique, ces sondages peuvent mettre dans la tête de certains prétendants à la course qu’ils sont déjà en pôle position pour la remporter. Si l’ opposition peut croire qu’avec les sondages qui lui sont favorables qu’elle ne peut pas perdre l’élection, le camp d’en face peut à son tour penser qu’une défaite de Macky Sall n’est pas envisageable avec un sondage qui le déclare victorieux dès le premier tour. Le pays est en période de pré-campagne, en marche vers l’élection présidentielle de février prochain. Les sondages d’opinion qui sont publiées disent mesurer les intentions de vote des électeurs. Mais ils offrent malheureusement peu de fiabilité y égard à leurs auteurs et la méthodologie qui les sous-tend. En plus, de tels sondages violent la loi adoptée en 1986. Pour rappel, une loi a été votée pour limiter la manipulation par le sondage
Au Sénégal où ils prolifèrent pourtant, les sondages politiques ne sont pas autorisés.
La loi du 14 avril 1986 a eu pour objectif de protéger l’opinion publique sénégalaise contre toute manipulation à des fins politiques ou commerciales face à certains sondages ne respectant pas un minimum de règles techniques indispensables à leur fiabilité .

Le texte interdit en son article 20 la publication de sondages en période préélectorale en disposant : « la publication ou la diffusion de tout sondage d’opinion ayant un rapport direct ou indirect avec un référendum ou une élection réglementée par le code électoral est interdite à compter de la date de publication au journal officiel du décret portant convocation du corps électoral jusqu’à la publication définitive des résultats du scrutin ».

La loi soumet en règle générale, la publication des sondages à deux validations à savoir la détention, par l’organisme qui procède à l’enquête, d’un agrément de la commission nationale des sondages (article 16). Et l’obtention, par ce même organisme, d’une autorisation de publier le sondage, sur la foi d’un certain nombre d’éléments à présenter à la commission (articles 17 et décret 86-616 du 22 mai 1986).
Mais Paradoxe, autant les leaders politiques que les militants pour ne pas dire l’opinion, tout le monde semble s’accommoder des sondages. Ceux qui sont pour arguent qu’ aucune organisation sérieuse ne peut se passer des sondages qui est considéré comme un baromètre de travail moderne. Il arrive que des responsables politiques commandent des sondage dans le but de connaître les zones dans lesquelles ils sont les plus forts ou les plus faibles et d’identifier les cibles des manœuvres qui permettent d’atteindre les objectifs.

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