D’ex-détenu de Guantanamo, il devient kamikaze en Irak
C’est le parcours de Ronald Fiddler, sujet britannique, devenu Jamal Udeen al-Harith, puis Abu-Zakariya al-Britani, mort pour le groupe Etat islamique en Irak. Un djihadiste du groupe Etat islamique, qui a fait exploser sa voiture contre une base irakienne à Tal Gaysum, au sud-ouest de Mossoul, fait couler beaucoup d’encre au Royaume-Uni. Le groupe Etat islamique l’appelle Abu-Zakariya al-Britani. Mais il s’agirait en fait du nom de guerre de Jamal Udeen al-Harith, un homme de 50 ans originaire de Manchester, dont le nom de naissance est Ronald Fiddler, patronyme qu’il aurait abandonné au début des années 1990 lors de sa conversion à l’islam. “C’est lui, je reconnais son sourire”, a déclaré son frère à la presse. Selon la chaîne de télévision britannique Channel 4 News, un autre membre de la famille, dont le nom n’est pas cité, et une source anonyme ont confirmé que l’homme figurant sur la photo publiée par SITE, le centre américain de surveillance des sites djihadistes, était bien Ronald Fiddler.
Ce qu’il faut savoir, c’est que Ronald Fiddler a été enfermé dans la prison militaire américaine de Guantanamo, à Cuba, en 2002, après avoir été arrêté en Afghanistan en 2001 par l’armée américaine, Ronald Fiddler, après avoir effectué des voyages au Soudan et en Arabie saoudite dans les années 1990, s’était rendu au Pakistan, puis s’était fait enfermer par le régime des Talibans dans une prison de Kandahar. L’affaire devrait en premier lieu gêner l’ancien Premier ministre britannique travailliste d’alors (de gauche libérale) Tony Blair. Ronald Fiddler a été libéré de Guantanamo deux ans après y être entré. Et pil doit sa libération au gouvernement britannique de l’époque. Après sa libération, Ronald Fiddler a poursuivi devant la justice le gouvernement britannique avec trois anciens détenus de Guantanamo. Arguant que le MI6, les services de renseignements de Sa Majesté, avaient participé aux mauvais traitements à Guantanamo, il aurait obtenu un accord pour une indemnisation à hauteur d’un million de livres (plus d’un million d’euros). Il avait toujours clamé son innocence. Après Guantanamo, il est dans un premier temps devenu concepteur de sites web, avant de partir en Syrie en 2014. Sa femme est allée là-bas, pour le convaincre, dit-elle, de rentrer au Royaume-Uni. L’histoire a, semble-t-il, beaucoup énervé Tony Blair. “Normalement, je ne répondrais pas à des articles au sujet de faits qui se sont produits durant mon mandat [de Premier ministre], mais cette fois, oui, compte tenu de l’hypocrisie avec laquelle cette hypocrisie est couverte.” Il est confirmé que c’est bien son gouvernement qui a demandé la libération de Ronald Fiddler de Guantanamo. En revanche, Tony Blair rappelle que ce n’est pas son gouvernement qui a indemnisé Ronald Fiddler, que l’accord pour cette compensation a eu lieu en 2010. Tony Blair pointe aussi que les conservateurs, en 2004, s’étaient plaints, non pas de cette libération, mais du fait qu’elle ne soit pas arrivée plus vite. Et de mettre en garde. “Ceux qui ont demandé leur libération ne devraient pas pouvoir s’en sortir en nous disant maintenant que c’est un scandale qu’elle se soit produite.”
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