Démission du président Diomaye des instances de Pastef

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Le premier acte du projet posé

Au Sénégal,  les différents chefs d’ Etat ont cumulé la fonction de président de la République à celle de chef de parti. En démissionnant des instances de Pastef, Diomaye Faye fait un pas important vers la rupture, la moralisation de la vie politique.

Les présidents Senghor, Abdou Diouf, Abdoulaye Wade, Macky Sall ont cumulé leur fonction de président de la République avec celle de chef de parti politique. Ce qui n’est pas le cas pour le 5 ème président, Bassirou Diomaye Faye qui a démissionné de ses charges politiques avant même sa prestation de serment. En adoptant cette posture, le président Diomaye a posé un pas décisif vers la moralisation de la vie politique sans quoi, aucune rupture n’est possible.

Au Sénégal, tant de trahisons, de transhumances, de reniements, de népotismes, de vestes retournées, de revirements, les uns plus spectaculaires que les autres, font penser que sous nos cieux, il n’y a pas de morale en politique.

Si les actes de trahisons, de transhumances et de népotisme se sont banalisés , créant une onde de choc dans la société, c’est parceque depuis Senghor à nos jours, les différents présidents ont concentré entre leurs mains, les fonctions de chef d’Etat et de parti politique.

Une décision qui freine les situationnistes et barre le chemin aux transhumants

Pour rappel, tout au début de la campagne pour les premières législatives après le départ de Me Wade,  la coalition patriotique « Kaddu Askanwi » dirigée par Abdoulaye Baldé perdait son président de la commission communication. Si des problèmes de financement ont été évoqués pour expliquer   son départ, sa démission en tant qu’investi à la  neuvième place sur la liste nationale de la dite coalition, avait ému plus d’un. À Kaddu Askanwi, on expliquait que le responsable a boudé pour n’avoir pas reçu des fonds nécessaires à  ses activités politiques. Un autre départ inattendu a été constaté à la même période au sein de la coalition Leraal de Me Elhadji Diouf. Il s’agit de celui de l’ancien colonel Cheikh Sadibou Niang qui a quitté la coalition dirigée par Me Diouf sur fond de polémique. Quoi qu’il en soit après avoir choisi Leraal, le colonel Niang a tourné casaque en rejoignant Benno bokk yakaar.

Mme Aminata Lö, à l’époque, présidente de l’Alliance patriotique pour l’émergence et le libéralisme Apel/3J, qui a été investie sur la liste de la coalition Wattu Senegaal, l’a abandonnée en pleine mer au  motif que la position qu’elle occupe sur ladite liste n’est pas du goût de ses partisans.  L’ancienne ministre claqua la porte de Wattu Senegal dirigée par Me Abdoulaye Wade.

Toujours lors de ces législatives, à Tivaouane,  Matar Diouf, la tête de liste de la coalition conduite par Diop Sy n’a pas attendu pour rejoindre Benno bokk yakaar. À Rewmi d’Idrissa Seck, la saignée s’était poursuivie jusqu’après la présidentielle de 2019. L’ex-député Samba Bathily, en tant que coordonnateur de la fédération départementale Rewmi de Pikine et secrétaire national chargé de l’organisation du même Parti Rewmi, gela ses activités avant de quitter ce parti.

Au Parti socialiste éclaté, des responsables ont rejoint les prairies marrons. N’en parlons pas du Pds qui a été quasi phagocyté par l’Apr. Après la présidentielle de 2019, on a vu ce qui s’est passé avec des opposants qui ont rejoint le camp présidentielle avec armes et bagages. Ce yoyo des politiciens a continué avec la présidentielle de 2024 où on a vu des responsables valser d’un camp à l’autre ou même  quitter une coalition et y retourner en moins de 10 jours.

Entre des politiciens de conviction et des opportunistes de la politique

Le constat qu’on peut tirer est qu’au Sénégal, les convictions politiques des politiciens tiennent à un fil très mince. C’est rare de voir dans ce pays, un politicien bouder un parti à cause d’un intérêt général. Des maires élus sous la bannière de Yewwi, Guem Sa Bop, Wallu… ont tourné casaque au lendemain de leur installation pour rejoindre Benno. La décision prise par le président, Diomaye peut mener à l’assainissement et la moralisation des pratiques politiques dans notre pays. Cela  lui permet en tout cas d’être au-dessus de la mêlée politique, des intérêts partisans  et de travailler pour tous les Sénégalais.   Il faut que la politique cesse d’être un métier.

La nécessité d’assainir et de moraliser les pratiques politiques au Sénégal.

Dans la sphère publique par exemple, le Président de la République, les ministres et autres directeurs généraux devraient être empêchés par une loi, de nommer parmi leurs collaborateurs, des parents biologiques. En effet, pour une bonne moralisation de la vie politique et publique,  le pays a besoin de réformes successives de nature à prendre en compte le souhait des citoyens d’être représentés par des hommes et des femmes de conviction.

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