Programme des candidats de l’amateurisme au menu
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En parcourant quelques programmes, l’on se rend compte qu’il y a beaucoup d’amateurisme et de manque de sérieux. 1. Trop de littérature et peu de chiffres et de dates. Un candidat parle de résorption des abris provisoires et du déficit d’enseignement sans donner a) le nombre alors que ce sont des données objectives b) pas de planning d’amortissement relativement au nombre, annuellement. 2) Tous parlent de réformes fiscales (un grand levier populiste) sans nullement tenir compte de la directive de l’UEMOA et de la dynamique solidaire dans l’espace sous-régionale. 3) Un candidat a parlé de création de monnaie nationale oubliant là également l’engagement du Sénégal dans la construction dans la perspective d’une monnaie africaine. Une monnaie sans aucune projection sur sa convertibilité, sa valeur (en termes de ses capacités à être échangée contre des produits ou d’autres monnaies) : pourtant j’ai toujours entendu que la monnaie reflète l’état de l’économie, mais elle peut le fausser. La fierté d’avoir une monnaie doit-elle l’emporter sur la rigueur scientifique et la quête de l’efficacité ? La Guinée a, si je ne me trompe, a sa monnaie depuis le 1e Mars 1960. Peut-on dire que ce pays a une économie dynamique. La monnaie n’est qu’un outil dans l’engrenage d’une économie, ce n’est pas une fin en soi : les pugilistes s’en servent malheureusement pour baratiner les esprits. 4) C’est surtout sur le plan agricole et sur l’éducation que je suis plus déçu par les programmes. a) presque tous promettent la même chose sur la carte universitaire, sur l’ancrage de la formation sur nos besoins endogènes, l’implication des langues nationales dans le processus d’apprentissage (une grande supercherie car là également les grandes gueules pseudos nationalistes n’osent pas aller plus loin que les généralités à part Idrissa Seck qui parle de leur intégration comme Lv3). On attendait une révolution sur les contenus et surtout sur la professionnalisation de nos universités avec des programmes d’études financés pour régler des problèmes concrets inondation, élevage, autosuffisance alimentaire, énergie solaire, industrie pharmaceutique, géopolitique, bref une université comme levier économique). J’ai lu quelque part une intégration des daaras dans le système éducatif (idée que j’ai toujours défendue, car l’éducation des enfants de la nation incombe à la république) mais c’est incohérent de faire une telle promesse et de se taire sur l’école privée. Si en Allemagne l’école privée n’existe pas ou presque, c’est pour lutter contre les disparités. Chez nous l’école privée est pervertie en souks pour rechercher de l’argent avec un système de fraude (le système planète utilisé par certaines écoles aurait permis de lutter contre une partie de la fraude, mais ce serait insuffisant). Mais comment peut-on intégrer les daras dans EN sans a) un accord et un accompagnement des familles religieuses b) mettre fin à l’anarchie dans l’enseignement privé laïc ?
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