Hamady Dieng- Responsable Apr sur l’abrogation du décret sur la présidentielle de 2024

« Nous saluons la clairvoyance d’esprit du Président , Macky Sall»

Coordonnateur de la Rampe, membre du directoire de l’Apr, Hamady Dieng pense que les pouvoirs  publics doivent se mettre à l’écoute des jeunes qui constituent plus de trois quart de la population

Le report de la présidentielle  alimente les débats. Etes –vous pour ou contre ?

Depuis quelques temps pour ne pas dire des années notre pays traverse une situation difficile. La cause étant tantôt politique, tantôt extra politique tantôt sociale. Cela traduit la vitalité de notre peuple et de notre démocratie même si par moment il ya eu des failles.  Il est arrivé qu’on sorte de la voie normale avec comme  bilan, des blessés, des arrestations et des morts.  Mais toujours est il qu’il reste constant que c’est cela la marche d’un Etat.  Dans un Etat de droit, tous les pouvoirs doivent fonctionner et c’est ce que nous vivons aujourd’hui.  Une élection présidentielle est un fait régulateur de la socièté. Je comprends tous les avis et attitudes car tous convergent vers un objectif commun qui permet à notre pays de s’affranchir des problèmes, des clivages pour choisir son président dans les meilleures conditions.

Et sur la situation qui prévaut en ce moment même ? 

J’en appelle à la sérénité de tous les acteurs.  Le constat dominant dans la situation que nous vivons, c’est que nous avons besoin de nous parler de nous concerter pour que notre démocratie puisse faire encore un saut qualitatif comparativement aux autres sauts que notre République a déjà fait  pour se hisser parmi les démocraties majeures.

Que pensez vous du report de la présidentielle  au 15 décembre 2024 ?

A chaque fois qu’il ya une crise, nous devons comprendre les exigences de cette crise.  Si le dialogue envisagé arrive à réussir, ça doit  nous mener à un Etat plus démocratique. Si les acteurs  politiques mettent en avant l’intérêt du pays, nous allons encore hisser notre démocratie et notre République à un niveau merveilleux. C’est dans ce cadre qu’il faut comprendre la décision du chef de l’Etat qui est le garant de l’Etat de droit et du fonctionnement de toutes les institutions. Ce qui s’est passé s’inscrit dans les procédures légales face à des dérives qui pouvaient amener le pays dans des situations aux conséquences inédites. On allait se retrouver avec d’énormes contentieux . Il ya aussi le fait que le report n’est pas le fait du président de la République mais de l’Assemblée nationale qui a usé de son pouvoir pour légiférer. Le président est resté dans son pouvoir réglementaire face à une situation. Puisque c’est lui qui avait appelé le collège électoral  et puisqu’il  ya des difficultés  pour organiser l’élection, c’est son devoir d’arrêter le processus. Preuve qu’il ya pas complot, des responsables de la mouvance présidentielle qui sont contre l’ont fait savoir.

Qu’est ce qu’il faut faire pour régler le problème des jeunes ?

Les jeunes constituent plus de trois quart de la population. Si l’on sait que jusqu’à 35…. 45 ans on est jeune , ils sont 13 millions 500 selon les estimations de l’Ansd. Mon avis est qu’on  doit faire très attention avec la gestion de la jeunesse.  Ce sont des gens qui ont des ambitions et veulent se positionner dans la gestion du pays. Ce qui fait la particularité de cette jeunesse, c’est non seulement son nombre mais elle n’a pas la chance que nous avons d’être formée dans des écoles de formation de partis et par des mouvements rimés à la formation et à l’encadrement ainsi qu’aux débats publics et d’idées.  Cette jeunesse s’inspire de l’internet avec les réseaux sociaux.  Cette jeunesse n’a pas bénéficié de cet accompagnement.  Cette jeunesse a donc raison de s’exprimer, de prendre  position dans la gestion des affaires. Elle peut être influencée dans la bonne direction si on lui tend la main . Cette jeunesse ne doit pas être embrigadée. Il faut aller vers elle, la considérer dans ce qu’elle est et ce qu’elle veut. Il faut l’écouter et l’associer car elle n’a plus le même langage que nous.  Elle  n’a pas la même façon  de voir que nous mais reste patriotique et républicaine. C’est pourquoi j’en appelle aux décideurs d’arrêter certaines considérations du genre cette jeunesse est impolie et mal éduquée. Au contraire c’est une jeunesse qui  a besoin de s’assumer face aux difficultés de la vie. Elle a sa place au dialogue  où elle doit être écoutée et ses aspirations prises en compte. Pour la jeunesse du pays, nous envisageons de mettre sur pied un rassemblement national de la jeunesse  dans un mouvement dénommé Génération, 13.5 pour leur offrir une tribune d’expression, de concertation où  tous les jeunes pourront exposer leurs problèmes pour des solutions.