HILLARY CLINTON
LE RETOUR
La candidate malheureuse des élections de novembre multiplie les actions, les apparitions et les écrits. En vue d’une revanche en 2020 ?
L’éditeur Simon and Schuster a annoncé pour l’automne la parution d’un nouvel ouvrage d’Hillary Clinton. Joanne Barr, 54 ans, habite Williamsport, une ville moyenne de Pennsylvanie. Sa famille a toujours voté pour les républicains, dans une communauté rurale, à large majorité blanche, où les électeurs se sont portés à 71 % sur Donald Trump. Mais pas Joanne Barr. Pour la première fois de sa vie, non seulement elle a voté démocrate, mais, au lendemain de l’investiture du nouveau président, elle a fait partie des milliers de femmes qui sont allées jusqu’à Washington pour protester contre le sexisme de l’attitude et des propos du nouvel élu. Le Washington Post a consacré un article à cette femme qui, depuis son divorce, élève seule ses trois enfants et ne se reconnaît pas dans l’Amérique telle que la voit Trump. Le portrait était sympathique et a valu à Joanne Barr des centaines de mails et de lettres. L’une d’elles était signée Hillary Rodham Clinton. « J’ai été remuée, disait-elle, de voir ces femmes et ces hommes, de toutes conditions, venus de tous les coins de notre pays pour affirmer nos valeurs communes. Votre engagement dans cet effort est terriblement important, même s’il vous paraît difficile et inconfortable dans les temps actuels. Je voulais vous applaudir, vous et votre fille Ashley, c’est par des démarches telles que la vôtre que nous parviendrons aux changements que nous souhaitons tous. »
Un livre à l’automne
Depuis son échec aux élections, ce n’est là qu’une pierre de plus dans la lente reconstruction que semble avoir engagée Hillary Clinton. Ce n’est pas, en tout cas, la démarche d’une femme qui a renoncé à toute influence politique. Pas plus que ne l’est le tweet qu’elle a envoyé le 10 février à Donald Trump : « 3-0. » Une façon de saluer cruellement la décision des trois juges d’appel qui venaient de retoquer, à l’unanimité, le décret anti-immigration du président. Ce n’est pas non plus l’habitude aux États-Unis que le vaincu d’une élection prenne la plume pour raconter sa campagne et pour « réfléchir à l’avenir ». La semaine dernière, pourtant, l’éditeur Simon and Schuster a annoncé pour l’automne la parution d’un nouvel ouvrage d’Hillary Clinton. Ce qui suppose, fin 2017, une tournée de promotion avec des questions obligées sur son échec, mais aussi sur ses ambitions.
Ovations
Ajoutez à cela que les Clinton ne peuvent pas se déplacer dans un théâtre, comme le Bernard Jacobs à Broadway le 8 janvier, ou aller dîner dans un restaurant, comme le Polo Bar de Ralph Lauren la semaine dernière, sans provoquer une standing ovation qui pourrait faire pâlir d’envie l’actuel locataire de la Maison-Blanche. Comme ces sorties à succès ont eu lieu à New York, on en a déduit que la candidate malheureuse à l’élection présidentielle pourrait songer à se faire élire à la mairie de la « Grosse Pomme », où le démocrate Bill de Blasio doit remettre son mandat en jeu cette année. Une éventualité que les Clinton n’ont jusqu’à présent ni confirmée ni démentie. Et pourtant, si celle qui a obtenu près de 3 millions de voix de plus que Trump en novembre visait plutôt une revanche en 2020 ? En titrant « Hillary Clinton à nouveau en campagne », le site Politico a fait remarquer ce week-end que, contrairement à ce qui était prévu, le Clinton Global Initiative, la structure destinée à recueillir des fonds pour la campagne 2016, n’a pas été dissous après la défaite, en dépit des critiques qu’il avait suscitées sur la provenance de ses avoirs. À quoi pourrait-il servir, sinon à une autre campagne ? Et quand on fait remarquer qu’en 2020 Hillary Clinton aura 73 ans, ses amis répondent que Donald Trump, lui, aura un an de plus. Et surtout quatre années à la Maison-Blanche.
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