Foot Algérien
Une enquête révèle l’ampleur de la corruption au sein du football algérien
Après trois années d’enquête, il est dresse un constat alarmant de l’état de la corruption qui mine le football algérien dans toutes ses divisions. Matches achetés, arbitres corrompus, tarifs établis pour un penalty ou une victoire, interférences d’hommes politiques… L’enquête est accablante, et la Fédération algérienne de football, décidée à faire le ménage, fait
face à un défi colossal.
La corruption fait toujours autant de ravages dans le football africain. Et les révélations de , démontrent à quel point ce mal persiste, et prospère même. Pendant trois ans. L’enquêté en Algérie sur les dérives de triches, déjà évoquées depuis longtemps par plusieurs médias locaux donnent des résultats sont édifiants.
« C’est facile pour n’importe qui de truquer des matches et d’arranger les résultats. Il faut juste comprendre comment ça marche », confie anonymement un « intermédiaire », comme on nomme les individus qui agissent en coulisses pour corrompre joueurs et arbitres.
Du championnat d’élite algérien aux divisions réservées aux jeunes joueurs, aucune ligue n’est épargnée en Algérie. Les adeptes de la triche seraient particulièrement actifs à l’approche de la fin des championnats, quand la course aux titres et la lutte pour éviter la relégation font rage. Il existe une « liste des prix », assurent-ils. Une sorte de menu où les personnes qui en ont les moyens peuvent « commander » une prestation bien précise à un arbitre acheté.
L’obtention d’un penalty ? En première division, c’est minimum un million de dinars algériens, soit environ 7 200 euros. Un match nul ? Il vous en coûtera le double. Une victoire et les trois points qui vont avec ? C’est presque 60 000 euros. Et les prix peuvent encore grimper si l’enjeu est énorme. Des sommes qui font des envieux, car comme le souligne la BBC, en Algérie, un arbitre international gagne moins de 700 euros par mois.
« Mon président a été mis au silence, les fans m’ont rejeté et je n’ai plus jamais joué »
La loi du silence règne malgré les accusations depuis des années et les preuves. Beaucoup y trouvent leur compte. « Les politiciens ne veulent pas que les gens soient déçus, ils veulent qu’ils soient heureux. Les plus grands fans, eux, veulent voir leur équipe gagner. Et tous ont l’argent pour que cela se fasse », résume un intermédiaire .
Un arbitre explique comment il a basculé : « J’ai essayé d’éviter ça pendant des années, mais ma carrière ne me menait nulle part. Maintenant, être ouvert à la corruption, ça me semble être juste une extension dans mon rôle d’arbitre. Je n’obtiens pas autant si je ne fais pas avec, et honnêtement, je dois bien soutenir ma famille avec mon seul salaire… »
Le président d’un club lâche: « C’est vraiment l’enfer ici dans les divisions inférieures. Violence, corruption… Vous avez tous les fléaux. » Un ancien dirigeant de la Fédération nationale se veut fataliste : « Nous savons qui sont les corrupteurs, mais personne n’agit. C’est un problème politique, et quand les politiciens interfèrent dans le football, c’est terminé. »
Les observateurs du football algérien décèlent aussi une corrélation entre cette corruption grandissante et la dégradation des résultats des clubs et de la sélection algérienne. Depuis le 8e de finale de la Coupe du monde 2014 perdu de peu contre l’Allemagne (future championne du monde), les Fennecs sont rentrés dans le rang: seulement quart de finalistes de la CAN 2015, éliminés dès la phase de poule de la CAN 2017, non qualifiés pour la Coupe du monde 2018, sept sélectionneurs en l’espace de quatre ans…
Les dirigeants actuellement à la tête de la Fédération algérienne de football (FAF) ont fait de la lutte contre la corruption un cheval de bataille. Mais, en 2018, ce mal sévit
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