Économie du Sénégal : Entre chiffres du ministère et réalité
Au Sénégal, les populations déplorent une poussée inflationniste généralisée, des factures qui font perdre le sommeil et un coût intenable des soins de santé.
Les prix du riz, de l’huile, du sucre, des produits laitiers, du transport inter-urbain et même des bouillons ont connu une explosion, boostant du coup, le nombre de pauvres dans le pays. Mais pour le ministre des finances, Moustapha Ba, qui se trompe certainement de pays, la vie est en rose au Sénégal. Sans nul doute que le ministre ignore que la hausse des prix des denrées alimentaires aggrave la pauvreté et la sous- alimentation. Au Sénégal, les droits fiscaux et taxes applicables lors de l’importation des produits sont le Droit de Douane (DD), la Redevance Statistique (RS), et le Prélèvement Communautaire de Solidarité (PCS) qui est une ressource affectée à l’union pour servir de budget d’alimentation à la commission de la CEDEAO. Il y a aussi le Prélèvement Communautaire de la CEDEAO (PCC) qui avec le PCS forme le Prélèvement Communautaire d’Intégration (PCI).
Les taxes, un lourd fardeau sur le dos des consommateurs
Mais depuis le 8 juillet 2021, au nom de la modernisation de l’administration douanière, le président Sall a autorisé à travers un décret, un prélèvement douanier de 3% sur certains produits importés. La mise en application de ce décret a automatiquement entrainé la hausse des prix.
Les familles éprouvent des difficultés pour assurer les 3 repas
En tout cas, des commerçants qui sont accusés de faire de la spéculation sur les denrées, accusent à leur tour les taxes et ce prélèvement, d’être la cause des augmentations de prix. Même si le prélèvement en question ne concerne pas certains produits et que les facteurs à l’origine de la hausse du prix des aliments font encore l’objet de vifs débats, force est de constater que les taxes y sont pour grand-chose.
Les denrées dont le prix a augmenté sont des denrées de première nécessité. Elles constituent l’alimentation de base de millions de Sénégalais. La hausse a même touché les bouillons qui sont soumis à de nouvelles taxes, les aliments pour le bétail, la volaille ainsi que d’autres animaux dont la viande est consommée. En effet, le prix de la plupart des produits a connu une hausse considérable, touchant durement les habitants les plus pauvres qui consacrent une grande partie de leurs revenus aux denrées de première nécessité. Les plus durement touchés, sont les habitants pauvres des villes. A faible revenu et à déficit vivrier, ils souffraient déjà de la faim et de la malnutrition. En tout cas, à voir l’inertie des services du ministère du commerce face à la flambée des prix, on peut dire que le gouvernement n’a que peu de moyens pour protéger la population du choc de la hausse des prix. Cela est d’autant plus vrai que le coût des aliments absorbe l’essentiel des revenus des familles, les plus démunies qui n’ont pas d’autre choix que de consommer des aliments moins chers et moins nourrissants, ou même de sauter des repas.
Dans des localités, à l’intérieur du pays, afin de juguler la hausse généralisée des prix, des consommateurs ont commencé à se tourner vers les produits alimentaires locaux. Mais le hic est que même ces productions locales sont devenues plus chères, en partie, en raison de la hausse du prix du carburant, donc des transports. A cause de la flambée de prix, des milliers de personnes risquent de s’ajouter aux millions qui sont déjà chroniquement sous-alimentées.. Ne faut-il pas annuler certaines taxations et en subventionnant d’autres. C’est une solution face à la hausse des prix qui engendre la pauvreté et la faim. Cela pourra aussi empêcher les indigents et les exclus de la table des riches d’exprimer leur mécontentement et leur colère. Le problème de la sécurité alimentaire étant un problème politique, le temps des palabres doit être dépassé.
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