Auto stop : L’autre façon de racoler
Etre une prostituée à Dakar n’est plus tabou, la pratique a pris une proportion sans précédent ces derniers temps. Les tapineuses qui craignent de se faire repérer par leur connaissance, s’éloignent de leur lieu d’habitation pour aller vendre leurs corps loin de chez elles. Aux encablures de l’aéroport à Yoff, sur le route comme près du littoral, elles sont nombreuses ces filles de joie, à faire la ronde sur les trottoirs dans la pénombre, attendant des clients.
Du pont de la foire en passant par les Almadies jusqu’en ville, au moindre arrêt d’un véhicule, elles s’y approchent pour discuter du prix. Une fois conclu, elles sont racolées pour des hôtels, des chambres de passage, ou encore à la maison du client, c’est selon l’accord du client. Aida, une péripatéticienne avoue qu’elle est dans le métier depuis près de 5 ans et qu’elle pourrait raccrocher dès qu’elle aura amassé la somme escomptée. « J’ai un copain mais il ne sait pas que je me prostitue », confie-t-elle, ajoutant « je le lui ai dit que je suis serveuse dans une boîte de nuit ». Selon ses explications, elle nourrit l’ambition de se marier et donc n’envisage en aucun cas de dire quoi que se soit à son copain sur le sujet.
Et pour ce fait, elle ne manque pas d’exiger de ses clients, des préservatifs. Comme Aida, elles sont nombreuses ces filles qui quittent leurs maisons, décemment habillées pour remettre des tenues séduisantes et excitantes une fois dehors, à des endroits bien précis, pour attirer de la clientèle. « Chacun à sa place, nul n’a le droit d’empiéter sur le champ de son prochain », précise Ramatoulaye, une autre, dans sa vingtaine. Peu importe, l’essentiel, c’est l’argent à récolter. A en croire Aida, elles préfère encaisser la somme avant l’ébat de peur de se faire arnaquer par des clients « pernicieux ». Aussi, préfère-elle, les hôtels. « Il y a certains hommes qui n’aiment pas payer après ou qui aiment faire violence et donc dans un hôtel, au moins quand je crie, on pourra me porter secours ; contrairement chez eux à la maison », renchérit Ramatoulaye.
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