Université de Dakar : De temple du savoir à temple de la violence et du non droit
L’incendie des facultés de droit, de médecine, de la Bibliothèque universitaire et du Cesti et des bus du Coud, ne restera pas impuni. Une plainte est déposée par les autorités de l’Ucad, poussant les enquêteurs de la police criminelle à se mettre aux trousses des pyromanes.
Le ministre de l’Enseignement supérieur, Moussa Baldé est catégorique. L’incendie des facultés de droit, de médecine, de la Bibliothèque universitaire et du Cesti et des bus du Coud va être tiré au clair. Il a annoncé l’ouverture d’une enquête qui devra aboutir à l’interpellation des pyromanes et leur traduction devant la justice. Selon le ministre de l’Enseignement supérieur qui s’est rendu hier à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar a constaté l’ampleur des dégâts. Il a déclaré pour s’en désoler : «quand un étudiant saccage la direction et l’administration du COUD, les bus qui transportent le personnel, saccage les bureaux des professeurs, les amphithéâtres ça veut dire que celui-là ne veut plus étudier.
Ceux qui ont brûlé l’Ucad vont être sévèrement réprimés
Toutes les enquêtes seront diligentées et les conséquences tirées » a promu avec fermeté le ministre de l’Enseignement supérieur qui révèle que «l’université va continuer sa mission».
Il n’a pas écarté la possibilité de faire les cours en ligne. Mais ce sera impossible dans ce contexte de suspension des données mobiles. La situation de violence qui a prévalu à l’université de Dakar n’est pas nouvelle. Entre gangs qui se sont formés dans l’enceinte de ce temple du savoir avec des membres qui se sont éternisés à l’université. Leur accointance avec des chapelles politiques ou syndicales sont souvent à l’origine des violences qui y sont notées. Si les agissements qui ont précédé ces actes avaient été sévèrement sanctionnés, peut être que ça dissuaderait. On se rappelle de la visite du leader de Pastef à l’Ucad pour voir des militants blessés à l’occasion de violents affrontements qui y ont eu lieu.
Des étudiants membres de Kekendo qui veut dire un homme solide en mandingue et ceux de Ndefleng en étaient venus aux mains. Cela, suite à une dispute consécutive à un accident de moto qui avait donné lieu à une bagarre entre la victime et le mis en cause. Affilié à Ndefleng, il avait poignardé avant que ses camarades, informés ne sonnent la riposte. N’eut été l’intervention des forces de l’ordre sollicitées par le recteur, les morts allaient se compter par dizaines ce jour là. Il ya eu beaucoup de blessés qui ont été transportés par ambulance. A l’Ucad, c’est un secret de polichinelle, beaucoup de membres de ces associations ont des accointances politiques et transposent leur différend au sein de l’université.
Le temple du savoir gangréné par la politique
En fait, depuis des années, c’est l’escalade de la violence à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad).
Un espace de violence et de non droit
La découverte par les agents de la sécurité du coud de bars de fer, machettes, gourdins…n’avait pas été suivie d’ une enquête et d’ arrestations. Si la Dic avait été actionnée pour cette découverte, peut être que ce qui est arrivé la semaine dernière ne s’y produirait pas. A l’Ucad, il n’est pas rare de se retrouver devant une scène d’étudiants poignardés et des blessés graves, bilan d’affrontements entre des camps opposés en politique ou au sein des amicales des facultés. Dans l’espace universitaire, au Coud comme dans le campus pédagogique, des groupes d’étudiants opposés utilisent très souvent l’argument de la force à la place de la force des arguments.
Leur coup d’éclat qui s’était traduit à une bataille rangée entre pro et anti Ousmane Sonko avait choqué le monde universitaire et indigné l’opinion. Il suffit d’un rien pour qu’à l’Ucad, les fauteurs de troubles qui ont toujours les nerfs à fleur de peau, déversent leur colère sur leurs antagonistes et mettent le campus sens dessus- dessous. En effet, si entre étudiants opposés, il est évident qu’ils ne peuvent pas être des bons amis, certains comportements sont inacceptables dans l’espace universitaire car, constituant une atteinte intolérable et une violation flagrante des franchises universitaires et des libertés académiques. Ils constituent une menace grave pour la sécurité des enseignants, du personnel administratif et technique, des étudiants et des biens. C’est pour cette raison que les auteurs des actes de vandalisme doivent être traduits devant le conseil de discipline de l’université, sans préjudice des poursuites pénales.. Avec les tensions politiques qui sont déportées dans le campus, les étudiants deviennent même plus radicaux que jamais dans un espace prévu pour le savoir mais souvent transformé en espace de violence et de non droit.
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