Relaxé pour viols et menaces : Un verdict qui sacrifie Sonko
Adji Sarr n’a pas été violée et menacée. Le constat est de la Chambre criminelle du Tribunal de Grande Instance Hors Classe de Dakar qui a disqualifié l’accusation de la jeune masseuse pour condamner Ousmane Sonko sur la base du délit de corruption de jeunesse. Un verdict qui menace la validité de la candidature du leader de Pastef à la présidentielle de 2024.
Le délibéré du procès Adji Sarr contre Ousmane Sonko qui était fixé au 1er juin, a été rendu à cette date.. Le procureur avait requis au total 16 ans contre le leader de Pastef dont 10 ans, 5 ans et 1 an pour viols, menaces, corruption de la jeunesse, 5 ans contre Ndeye Khady Ndiaye sans compter la partie civile qui réclame 1, 5 milliard. Mais à la lecture du verdict hier, le juge a prononcé 2 ans de prison ferme contre Sonko et Ndèye Khady et 600 .000 frs d’amende. Pour prononcer une telle décision contre Ousmane Sonko, le juge a suivi le réquisitoire du procureur qui avait demandé à la Chambre de le condamner pour corruption de la jeunesse au cas où les infractions de viols et menaces ne seraient pas établies.
Après Sonko, Karim, Khalifa à qui le tour ?
Pour rappel, lors du procès dit de l’affaire Sweet Beauty, le leader de Pastef avait brillé par son absence. Ousmane Sonko qui réclamait des garanties sécuritaires pour se rendre au tribunal n’avait pas comparu. Les témoins : Delphine Fall, Oumar Toure, Fatou Kébé, Seynabou Ngom, Alfouseyni Gaye, Sidy Ahmed Mbaye, Aissata Ba, Mamour Diallo, Aminata Ba, Élisabeth Gomis ont été entendus tandis que Ababacar Niass dit MC a faussé compagnie à la Chambre. Si le verdict blanchit Sonko pour viols en menaces, l’effet de la condamnation reste le même car Ousmane Sonko risque avec cette peine de ne pouvoir se présenter à la présidentielle de 2024.
Une disqualification sans effet sur le sort de Sonko
Le leader de Pastef est sur les traces de Karim Wade et Khalifa Sall qui ont perdu leurs droits civils pour avoir été condamnés. A ce rythme de mise à l’écart d’opposants des rails de la politique, on se demande à qui le tour ?
Le délit de corruption de la jeunesse qui est différent de celui de corruption de mineur prévu par l’article 320 alinéa 3 du Code pénal qui parle de mineurs âgés de moins de 13 ans.
C’est quoi le délit de corruption de jeunesse
L’infraction de corruption de la jeunesse est prévue par l’article 324 alinéa 2 du Code pénal. Ce texte dispose : « sera puni dès peines prévues au présent article, quiconque aura attente aux mœurs en exécutant, favorisant ou facilitant habituellement la débauche ou la corruption de la jeunesse de l’un ou l’autre sexe au- dessous de l’âge de vingt et un ans, ou, même occasionnellement des mineurs de seize ans ».
En application de cette infraction, le juge de la Chambre a prononcé le minimum de la peine qui est 2. Car pour la corruption de la jeune, le code pénal prévoit une peine de 2 à 5 ans et une amende qui ne peut pas excéder 4 millions.
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