Positions opposées sur le dialogue national : Khalifa et Barth Diaz en mode « leundeumeul Askam Wi »
Contrairement à Khalifa Sall qui participe aux concertations du dialogue qui s’est ouvert hier, Barthélémy Diaz opte pour le boycott. Les positions affichées par ces deux responsables de Taxawu sont si curieuses qu’on se pose des questions sur leur jeu.
Barthlémy Diaz qui n’a pas découragé Khalifa Sall à participer au dialogue était annoncé aux concertations qui sont ouvertes à la salle des banquets du palais. Mais à la veille, et à la grande surprise de plus d’un, il a décliné l’invite de Macky Sall au motif que la question du 3ème mandat ne fait pas partie des termes de référence du dialogue. En tout cas, après avoir quasiment poussé son mentor Khalifa à participer aux concertations, il a décidé de boycotter le dialogue poussant les gens à s’interroger sur la position de Taxawu Sénégal. Un jeu qualifié de trouble par beaucoup de Sénégalais qui ne comprennent pas que ces deux principaux responsables de Taxawu puissent avoir des positions divergentes sur le dialogue.
Khaf et Barth en mode « leundeumeul askam wi »
Pour rappel dans son communiqué, Barth Diaz a fait savoir : « si la question du troisième mandat qui est prêtée à Macky Sall n’est pas inscrite dans les termes de référence, je n’irai pas à ces concertations. Avec tout le respect que je dois au chef de l’Etat, je n’y participerais pas ». Il prend une position contraire à celle de Khalifa Sall. Barth ,Diaz est dans une situation inconfortable et encourt la révocation qui est en train de compromettre l’avenir politique de Khalifa.
En fait,Barthélémy Diaz qui n’était pas satisfait de la décision prononcée en première instance dans le procès contre le défunt lutteur Ndiaga Diouf avait interjeté appel. Mais avec la confirmation du jugement rendu par le tribunal de première instance qui l’avait condamné à 2 ans dont 6 mois de prison ferme, Barth encourt la révocation. En rappel, dans son verdict sur l’affaire qui oppose Barthélémy Diaz à défunt Ndiaga Diouf, la Cour d’appel de Dakar a confirmé le jugement rendu en première instance. Cette décision condamne le maire de Dakar à 2 ans dont 6 mois de prison ferme. Une peine qu’il a déjà purgée. Bart s’est pourvu en cassation devant la Chambre Criminelle de la Cour Suprême.
En application des dispositions de l’article 61 de la Constitution reprises dans le règlement intérieur de l’Assemblée nationale en son article 51, il peut être déchu de son mandat de député.
Des positions curieuses pour des sursitaires d’un même camp
Il suffit que le ministre de la justice en fasse la demande pour que Barth soit révoqué de l’Assemblée nationale et de la mairie de Dakar. Et ce sera pas seulement cette conséquence car il pourrait aussi être révoqué des listes électorales, ce qui le mettrait dans une situation quasi identique à celle de son mentor Khalifa Sall. S’agissant de ce dernier, c’est le 30 mars 2018 que la Chambre correctionnelle spéciale du Tribunal de Grande Instance de Dakar a rendu public son verdict sur l’affaire de la caisse d’avance de la mairie de Dakar, condamnant Khaf et cie à 5 ans d’emprisonnement ferme et 5 millions de FCFA d’amende.
Les délits retenuus sont les suivants : faux et usage de faux en écriture de commerce, faux et usage de faux dans les documents administratifs et escroquerie portant sur les deniers publics. Khalifa avait saisi la Cour d’Appel de Dakar, espérant obtenir un verdict plus clément.
Mais le jeudi 30 août 2018, la Cour a confirmé l’emprisonnement de 5 ans ferme à son encontre tout en corsant- l’amende passée de 5 millions, à 1.830 millions de FCFA. Le jour suivant, le président de la République, M. Macky Sall prend un décret révoquant M. Khalifa Ababacar Sall de ses fonctions de maire de Dakar.
Deux responsables qui sont entre révocation et perte de droits.
Au Sénégal, pour la révocation d’un député, le Règlement intérieur de l’institution exige nommément « la condamnation définitive du député ». Mais pour le maire,
le code général des collectivités territoriales mentionne en son article 135, une simple condamnation et non une condamnation définitive.
Le même code prévoit que le pourvoi en cassation formé ne constitue pas un obstacle à l’application des articles 135 et 140.
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