Bombe foncière à Dakar : Le silence déplorable du ministre des finances

 Jeudi dernier, si les gendarmes n’avaient pas fait preuve de maitrise à la cité Ndiobéne de Guédiawaye, l’irréparable se serait produit. Dans cette zone et dans d’autres où les litiges fonciers sont latents, les victimes réclament l’implication de Moustapha Ba, le ministre des finances et du budget pour éviter l’embrasement.

Jeudi dernier à la Cité Ndiobéne de Guédiawaye, des habitants y ont fait face à un détachement de la gendarmerie, dépêché sur les lieux pour un litige foncier. Les gendarmes qui ont été attaqués à coups de pierres et de gourdins, se sont repliés pour éviter de tirer sur les populations. Dans cette partie de la banlieue et dans d’autres zones de Dakar, les litiges fonciers se multiplient avec des risques d’embrasement aux conséquences imprévisibles. Que ce soit à Ndiobène, Tivaouance Peul, Gadaye, Saint Lazar, les victimes déplorent l’indifférence de Moustapha Ba, le nouveau ministre des finances et du budget pour des solutions à ces problèmes. Ce silence du ministre Ba, est en tout cas évoqué par Amadou Diallo, le président de Takhaw Témme Aar Sunu Gokh », par ailleurs président de la l’association des 2000 délégués de quartier de la région de Dakar qui déclare  « au moment où l’on parle de dialogue, le ministre des finances a de  la matière à dialoguer.

Les aveux de Macky sur le foncier n’ont servi à rien

Il doit comme l’avait fait Aly Ngouye Ndiaye à Ndenguéler et Abdou Karim Fofana dans la banlieue, s’enquérir de la situation des litiges fonciers ». Pour le président Diallo, « le ministre des finances ne doit pas continuer à s’emmurer dans un mutisme face à une bombe foncière aux conséquences imprévisibles sur la paix sociale ».  Puis de poursuivre, « le président Macky Sall a avoué que 90% des problèmes qui lui sont signalés ont trait au foncier. C’est au ministre en charge de ce domaine de prendre en charge ces problèmes afin de leur trouver des solutions. S’il ne le fait pas , il aura failli à une de ses missions», soutient le président de l’association des chefs de quartiers de la région de Dakar qui loue la maitrise dont ont fait état jeudi, les gendarmes déployés à la cité Ndiobène pour éviter le pire. Il  fait savoir que le mouvement Takhaw Témme Aar Sunu Gokh,  est très en colère  contre l’administration des domaines qui a octroyé plusieurs centaines de terrains à des politiciens, des activistes et des hommes d’affaires au détriments d’ayants droits et de programmes d’infrastructures pour les populations.

L’Eglise se joint au combat de Takhaw Temme

Amadou Diallo de conclure en prévenant : «  si le ministre Moustapha Ba veut aider le président Sall, il doit s’impliquer pour désamorcer la bombe foncière qui couve à Guédiawaye. Et dire que ce n’est pas seulement à Guédiawaye car à Tivaouane Peul, Gadaye etc les problèmes fonciers sont entiers et attendent des solutions. Représentant de la paroisse Saint Abraham de Guédiawaye et du curé du département, Antoine Mendy  dit être en phase avec  le mouvement Takhaw Témme Aar Sunu Gokh. «Nous sommes entièrement acquis à la cause du mouvement. C’est un combat pour la communauté. Nous y adhérons », renseigne l’homme de l’Eglise qui informe que le site sur lequel est construit le   stade de Ndiarème Limamoulaye appartient à l’Eglise qui attend depuis lors un site de rechange ou un dédommagement».   Amadou Diallo, Antoine Mendy, les Badianou Gokh, les artisans, les mouvements associations et le regroupement des lutteurs, à Guédiawaye qui compte prés de 500.  000 habitants, les populations sont debout comme un seul homme pour mener le combat.

Ils expliquent que « la bande du littoral de Guédiawaye a été déclassée par Décret 2021-701 du 4 juin 2021 à la demande des populations via  le conseil municipal qui avait validé un plan d’aménagement concerté pour permettre à Guédiawaye d’avoir des espaces pour des équipements et infrastructures modernes, mais aussi  pour pouvoir aménager une zone habitable destinée aux populations de Guédiawaye ».

Mais à leur grande surprise «des changements ont été opérés au détriment du PUD ». Le mouvement dénonce un « détournement d’objectif du PUD » et lance un appel au chef de l’Etat pour le respect du PUD.