Macky-Sonko en 2024 : Deux taureaux pour un seul réservoir
Avec le verdict du tribunal de Grande instance de Dakar qui condamne Ousmane Sonko a deux mois de prison assortis de sursis, sa candidature pour la présidentielle de 2024 n’est pas pour le moment compromise. Même situation pour le président Macky Sall dont le premier règne de 7 ans n’est pas concerné par la réduction de la durée du mandat.
Lors de son procès en audience spéciale du 30 mars dernier, Ousmane Sonko a brillé par son absence. Il n’a pas fait face à Mame Mbaye Niang dans le procès pour diffamation qui l’oppose à ce dernier ? A la veille de ce procès , le leader de Pastef avec ceux de la coalition Yewwi, ont appelé à une marche nationale qui n’a pas prospéré dans la capitale .
Le leader de Pastef qui avait sollicité le renvoi de son procès contre Mame Mbaye Niang est condamné à deux mois avec sursis et à payer à la partie civile des dommages et intérêts de 200 millions. Avec ce verdict, l’invalidation de sa candidature pour 2024 n’est plus d’actualité. Les craintes de Mr Sonko se sont dissipées devant la justice qu’il accuse d’être au service de Macky Sall. En fait, s’il était condamné pour le délit de faux et usage de faux mentionné dans la citation directe qui lui a été servie, il pourrait perdre ses droits civils.
La citation directe servie par Mame Mbaye Niang à Ousmane Sonko comportait un risque pour le leader de Pastef qui était appelé à apporter les preuves de ses accusations.
Pour rappel, le leader de Pastef dans une de ses sorties, a évoqué un rapport de l’inspection générale d’Etat ( Ige) qui mouille Mame Mbaye Niang. Mais entendu à la Dic sur cette affaire, Ousmane Sonko a déclaré s’être trompé de structure de contrôle. Et qu’il s’agit plutôt d’un rapport de l’Inspection des finances du ministère des finances. Pour sa part, Macky Sall dont la candidature en 2024 fait l’objet de contestation, est il fondé à prendre part à cette joute ? En tout cas, les fondements juridiques de la validité de sa candidature ont été rappelés par l’opposant Barthélémy Diaz lui-même à travers une vidéo devenue virale sur les réseaux sociaux et par plusieurs juristes qui évoquent l’article 27 de la présente constitution, celle de 2016. Ce texte n’intègre pas le mandat de 7 ans sous l’empire de la constitution de 2001.
Certes, Macky Sall a fait 2 mandats consécutifs et il n’y a plus de doute, font-ils remarquer,mais, ce sont 2 mandats qui ne sont pas régis par la même constitution.
Celle de 2001 parle de 7 ans et a pris fin en 2012
Celle de 2016 parle de 5 ans et ne s’applique qu’à celui de 2019. Pour ceux qui veulent s’accrocher à l’aspect moral, invoquant la parole de Macky Sall, la jurisprudence du conseil constitutionnel est constante. Le conseil constitutionnel sur le “wax waxeet” de Wade en 2012 ?
En 2012, les candidats opposés à Wade avaient introduit une requête auprès du Conseil constitutionnel demandant à celui-ci d’invalider la candidature du président sortant. Le motif? Ils évoquaient “la valeur juridique de la déclaration du président Abdoulaye Wade” qui avait affirmé qu’il a “verrouillé” la constitution et qu’il “ne peut pas faire un troisième mandat”!!
Réponse du Conseil constitutionnel: “l’opinion exprimée par le président de la République, quelle que soit, par ailleurs, sa solennité, ne peut valoir de règle de droit dès lors qu’elle ne se traduit pas par un acte législatif ou réglementaire”!! Et de déclarer “non fondées” les requêtes visant à annuler la candidature de Wade!!. Cela à travers la décision N°3/E à 14/E/2012 du 29 janvier 2012). En tout cas si pour Macky Sall et Ousmane Sonko, leurs candidatures sont à valider par le conseil constitutionnel, ils sont tous les deux sur les rails de la présidentielle de 2024. Ce sont de deux mastodontes qui engageront un combat de coqs s’ils sont candidats en 2024.
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