Drame de Kayar : Une conséquence de la rareté du poisson
Les affrontements entre pêcheurs à Kayar qui ont fait un mort, plusieurs blessés et arrestations, sont la conséquence de la rareté du poisson consécutive à la gestion des ressources halieutiques du pays.
On est loin l’époque où les eaux Sénégalaises comptaient parmi les plus poissonneuses au monde. De nos jours, le poisson est devenu rare, poussant des milliers de pêcheurs à prendre le chemin de l’émigration par la mer. Qu’elle soit légale ou pas, la pêche industrielle à outrance, a conduit au pillage des ressources halieutiques et décourager les pêcheurs artisanaux qui sont les principaux acteurs des embarquements clandestins en mer pour l’Europe.
La subsistance des pêcheurs menacée
Ces pêcheurs ne cessent de réclamer la révision des accords de pêche avec l’Union Européenne qu’il considère comme la principale source de leurs problèmes. Si le manque de poisson se fait de plus en plus sentir par les pêcheurs Sénégalais, c’est parce qu’ils n’ont plus la possibilité d’aller chercher le poisson sur les côtés de la Mauritanie ou de la Guinée Bissau, sans disposer d’une licence.
Nos ressources halieutiques pillées par des étrangers
Le déferlement des chalutiers étrangers et le recours à l’industrie de la farine de poisson ont pour effet direct, la rareté du poisson et la chute des revenus des pêcheurs qui sont obligés de recourir à des pratiques interdites (mono filament) pour subsister. Ce qui déclenche très souvent des conflits entre pêcheurs artisanaux. Preuve que nos ressources halieutiques sont pillées, la marine nationale a eu à intercepte 7 bateaux chinois trouvés sur les eaux Sénégalaises sans autorisation. Les navires et leurs équipages avaient été acheminés au port de Dakar pour vérification par une équipe des commandos marins.
Interrogations sur les licences de pêche
La marine qui patrouille pour la protection des eaux territoriales et contre le pillage des ressources halieutiques du pays était tombée sur ces bateaux qui étaient entrain de naviguer sans autorisation sur nos côtes.
En fait, invités à justifier leur présence sur les eaux du Sénégal, leurs équipages n’avaient pas pu le faire, poussant les commandos marins à les arraisonner. C’était en 2017. Et ce n’est pas la première fois que des bateaux du genre étaient interceptés par les forces de sécurité en charge du contrôle de nos eaux.
En septembre 2016, les éléments de la marine, qui luttent contre le pillage des ressources halieutiques, en collaboration avec des collègues de pays voisins du Sénégal, avaient mis la main sur 15 bateaux de pêche illégale. L’opération a été coordonnée par le département surveillance à la commission sous-régionale des pêches (CSRP). Parmi ces navires pirates se trouvait un chalutier battant pavillon chinois et deux autres bateaux du même pays. Le dispositif sécuritaire à l’époque, avait réussi à contrôler 80 bateaux avant d’arraisonner ceux d’entre eux qui n’avaient pas d’autorisation.
Le Sénégal dispose d’un arsenal pour la protection de ses eaux. De nouveaux patrouilleurs acquis pour le compte de la marine se sont ajoutés à celui dénommé « le Ferlo » ainsi que « le Kedougou » qui ont été acquis pour des contrôles en haute mer. Dans la lutte contre la pêche illégale et les présences irrégulières dans nos eaux.
Le Sénégal applique des amendes qui dépassent pour chaque bateau intercepté, le demi milliard de nos francs. Une somme qui peut être doublée en fonction de l’ampleur du dommage subi. Mais si la surveillance de nos côtes ne souffre pas de faille, c’est la délivrance des licences de pêches qui pose problème.
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