Chamboulement dans la magistrature : Entre des promus et des frustrés

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Les nominations issues du conseil supérieur de la magistrature qui s’est tenu lundi dernier à la salle des banquets de la présidence de la République, ont installé un profond malaise dans la corporation des magistrats. On apprend qu’avec ce conseil qui n’a pas été précédé par un pré conseil, des magistrats plus gradés ont été laissés en rade. D’autres magistrats qui sont payés à ne rien faire, n’ont pas été ventilés lors de ce conseil.

Le dernier conseil supérieur de la magistrature qui a consacré un chamboulement chez les juges et procureurs n’est pas du goût de beaucoup de magistrats. Certains contiennent même difficilement leur colère. C’est le cas de magistrats gradés qui ont été laissés en rade au profit de moins gradés, promus à des postes .

Des magistrats plus gradés laissés en rade

On ne cite pas de noms, mais dans la corporation des magistrats, l’on se désole de certaines décisions et renseigne qu’un tel devait normalement occuper le poste confié à un tel. L’on nous explique que si deux magistrats du même ressort sont devant un poste à pouvoir, le plus gradé doit normalement être nommé. Le cas contraire, il sera affecté pour que le moins gradé puisse occuper le poste. Et cela crée de la frustration dans les rangs.

Les magistrats de la Crei abandonnés à leur sort

Il ya également le fait que pour ce conseil, il n’a pas été précédé d’un pré conseil comme à l’accoutumée. En fait, à la veille de chaque conseil supérieur de la magistrature, une réunion des membres était convoquée sous forme de pré conseil pour statuer sur les propositions de nominations. Cela permet d’ éviter une situation pareille à celle qui prévaut avec le conseil de lundi passé. A propos de postes, pourquoi la magistrature ne s’inspire- t-elle pas des secteurs de l’éducation, de la santé ou encore de la douane ? Dans les deux premiers secteurs, les postes sont mis en compétition tandis qu’au niveau de la douane, à part celui de directeur général, la durée à un poste de responsabilité ne dépasse pas deux ans. Un autre constat, source de malaise provoqué par les nominations lors du dernier conseil supérieur, est le maintien des magistrats de la Crei dans leur dormance. Depuis des années que cette juridiction ne fonctionne plus, des magistrats payés à ne rien faire, sont oubliés là-bas. On se demande même s’ils ne finiront pas par désapprendre le droit ?

Le Conseil supérieur au banc des accusés

En tout cas la reddition des comptes, qui a connu un coup de frein après deux passagers à bord, semble définitivement entrer en gare faute de clients.

Présidé par le président de la République et le ministre de la justice, le Conseil supérieur de la magistrature n’a jamais su ou pu épargner les brocards de la corporation et de l’opinion. Sa légitimité, sa crédibilité et partant son autorité seraient à construire. Et pourtant. On peut alors légitimement se demander si le Conseil supérieur de la magistrature tel que conçu, composé et organisé, répond aux exigences d’édification et de consolidation d’un pouvoir judiciaire indépendant. En d’autres termes, la condition du Conseil telle qu’elle ressort du droit positif permet-elle de considérer l’organe comme le pivot de l’indépendance du pouvoir judiciaire ?

 

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