Méditerranée plus de 1 100 migrants secourus en 48 heures par la Marine tunisienne

Entamées lundi soir, plusieurs opérations de secours menées par la Garde nationale ont permis de venir en aide à 1 192 exilés en détresse en mer, au large de la Tunisie. La majorité sont des ressortissants d’Afrique subsaharienne, mais quelque 215 Tunisiens figurent parmi les rescapés.

L’hiver est bien installé mais les candidats à l’exil sont toujours nombreux sur les routes migratoires en Méditerranée. Entre le 19 et le 21 décembre, la Marine nationale tunisienne a porté secours à 1 192 migrants en détresse le long de ses côtes.

Les opérations de sauvetage, qui ont commencé lundi soir, sont venues en aide à 215 ressortissants tunisiens, et 977 personnes de nationalités diverses, a indiqué Houcemeddine Jbabli, le porte-parole officiel de la Garde nationale. Tous ont été secourus en pleine mer au nord-est de la Tunisie.

“La Direction générale de la Garde nationale attache un intérêt particulier à la lutte contre le fléau de l’immigration irrégulière et recommande de s’attaquer […] aux passeurs qui constituent un réel danger”, a réagi le responsable.

Plus de 100 000 arrivées en Italie

La Tunisie est un pays de départ pour de nombreux migrants subsahariens comme tunisiens, désireux de gagner l’Union européenne. Par endroit, le pays ne se situe qu’à 200km des côtes italiennes. L’île de Lampedusa, à peine à une centaine de kilomètres, en est l’une des portes d’entrées principales.

Dans la nuit du 21 au 22 décembre, 109 personnes réparties dans trois embarcations ont débarqué sur ses côtes. Un de ces bateaux, parti de Sfax, a fait naufrage peu avant l’arrivée des secours, mais tous les passagers – originaires du Cameroun, de la Côte d’Ivoire, de la Guinée, du Mali et de la Sierra Leone – sont en bonne santé. Ils ont été transférés dans le hotspot de l’île, qui compte actuellement 1 304 occupants pour une capacité de 400 personnes.

Depuis le début de l’année, 100 985 migrants au total ont débarqué sur les côtes italiennes.

Malgré les courtes distances qui séparent l’Italie du nord de l’Afrique, cette route maritime reste très dangereuse pour les exilés. Selon les dernières statistiques du Forum tunisien pour les droits économiques et sociaux (FTDES), 507 personnes sont mortes ou ont disparu en tentant de rallier l’Italie par la mer. Dimanche 18 décembre, une enfant de deux ans est décédée à l’hôpital quelques heures après le naufrage de son embarcation. La petite fille se trouvait sur un bateau avec sa mère et 43 autres personnes. Parti de Sfax également, le petit bateau se trouvait à 10 miles nautiques de Lampedusa lorsqu’il s’est retourné.