Vote du budget du ministère de la justice : Face à face entre pro et anti 3ème mandat
Le ministre de la justice, Garde des Sceaux, Ismaïla Madior Fall est l’hôte de l’Assemblée nationale ce jeudi pour le vote du budget du département qu’il dirige. Au centre du débat sur le 3ème mandat, Son passage à l’Hémicycle donne l’occasion aux députés de relancer cette question qui fait polémique.
Ce jeudi, jour de vote du budget du ministère de la justice, la question de la 3ème candidature de Macky Sall sera sans nul doute, au centre des débats. Selon qu’on est pour ou contre, le débat sur le 3ème mandat est relancé par le passage du Garde des Sceaux qui est au centre de la question. A propos de ce débat, inutile de dire qu’il va continuer à occuper l’espace publique jusqu’à la présidentielle de 2024. Pour ceux qui sont contre le 3 ème mandat, ils déclarent que c’est le Président Macky Sall lui-même qui a fait de la limitation du mandat, une promesse de campagne, qu’il a concrétisée à travers un référendum.
Face à face entre détracteurs et partisans du 3ème mandat
Il ne doit pas violer la loi qu’il a fait voter. Pour les anti 3 ème mandat, le Président Macky Sall ne doit pas faillir à sa parole. Et qu’il ne doit pas céder à ceux qui le poussent à çà. Pour les partisans de la troisième candidature de Macky Sall, ceux qui sont contre ont une lecture erronée de la Constitution. Selon ces derniers, le premier mandat de 7 ans n’est pas pris en compte par la loi dans la limitation des mandats présidentiels. En attendant que le Conseil constitutionnel se prononce sur la question, elle fait l’objet d’une vive polémique entre anti et pro 3ème mandat de Macky.
Abdoulaye Daouda Diallo qui fait partie de l’Establishment présidentiel a fait savoir sur cette question qu’il est à l’écoute de Macky Sall.
Alors que celui-ci maintient toujours le flou sur une potentielle troisième candidature pour les élections présidentielles de 2024, Abdoulaye Daouda Diallo déclara depuis son fief de Boki Dialobé que :
«la voie à suivre, c’est celle définie par notre tête de file. J’adhère à toute décision prise par le président Macky Sall», A l’époque, Ministre des Finances et du Budget, le maire de cette localité qui est passé Directeur de cabinet de la présidence de la République ajouta : «j’ai l’habitude de le dire, nous n’accompagnons pas le Président pour des questions de positions. Hier, avant même qu’il ne soit aux affaires, plus qu’aujourd’hui, nous continuerons d’être à ses côtés».. Autre personnalité, autre position.
Selon le professeur et ancien ministre, Mary Teuw Niane, il, défend son opinion que la question à travers un article intitulé « le temps des laudateurs » L’ancien ministre de l’enseignement supérieur, qui est devenu opposant à Macky Sall depuis son limogeage, soutient «si la parole donnée n’a plus de valeur, s’il n’y a plus d’éthique de la parole donnée, alors devons-nous considérer que les démonstrations ci-dessous n’étaient que subterfuges pour tromper l’opinion »? Il poursuit en se posant la question : « et les étudiants que feront-ils des leçons de droit qu’ils apprennent difficilement et pour lesquelles ils reçoivent des notes qui évaluent leurs compétences ».
La polémique entre Mary Teuw Niane et Ismaïla Madior Fall attisée
La réponse d’Ismaîla Madior Fall à Mary Teuw ne s’est pas fait attendre. D’après le Garde des Sceaux qui passe aujourd’hui devant les députés pour le vote du budget de la chancellerie, « le professeur Mary Teuw Niane qualifie, dans un post, ceux qui souhaitent ou appellent à une troisième candidature du Président Macky Sall, de laudateurs ». Pour lui, dixit Ismaila Madior, « ces promoteurs d’une troisième candidature qui travailleraient que pour leur survie, sont de la même espèce que ceux qui avaient convaincu le Président Abdoulaye Wade à se représenter pour un troisième mandat. Ce dernier aurait perdu le pouvoir parce que les Sénégalais ne voulaient pas d’un troisième mandat et soupçonnaient, en outre, un stratagème de transmission du pouvoir à son fils ». Pour le Ministre de la justice, «Mary Teuw Niane met en garde contre « une violation de la parole donnée…. Sa conclusion est l’invalidation d’une troisième candidature au nom de l’éthique ».
Il enchaîne sur le post de son collègue enseignant à l’université pour se demander « pourquoi et en quoi devrait-on systématiquement qualifier, pour ne pas dire taxer, les partisans d’une troisième candidature de laudateurs »?. Ismaïla faait également remarquer : remarquer, «ce manichéisme primaire, selon lequel les partisans d’une troisième candidature seraient de dangereux laudateurs et les adversaires celle-ci de preux chevaliers, est un procédé de stigmatisation voire de diabolisation de nos compatriotes qui se prononcent sur une question qui engage l’avenir du pays ». Le Garde des Sceaux veut ainsi prévenir contre les conséquences de l’installation au Sénégal « du diktat d’une pensée unique et totalitaire qui stigmatise toute personne osant se prononcer en faveur d’une troisième candidature du Président Macky Sall…
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