Présidentielle Malienne
Les Maliens ont voté dimanche 29 juillet pour un scrutin présidentiel déterminant pour l’ensemble du Sahel, toujours confronté à la menace djihadiste malgré cinq ans d’interventions militaires internationales. Jusqu’au dernier moment, ce scrutin aura été incertain. Entre les polémiques de la fin de campagne autour du fichier électoral, sur lequel l’opposition a émis des doutes, les menaces du chef de la principale alliance djihadiste du Sahel, liée à Al-Qaïda, le Touareg malien Iyad Ag Ghaly, et les violences intercommunautaires dans le Nord et le centre du pays – de nombreux éléments internes et externes ont mit à mal le processus électoral. De cette instabilité ont découlé les nombreux incidents et actes de violences observés dans le nord où l’Etat est peu ou pas présent, notamment à Kidal (nord-est), ou encore Mopti. « Nous ne pouvons pas avoir d’élection parfaite, mais des élections acceptées de tous », avait averti le Premier ministre, Soumeylou Boubeye Maïga, à l’issue d’une rencontre avec des candidats et des mandataires de candidats et les observateurs internationaux (Cedeao, UA, UE, OIF) également présents à cette rencontre.
A Fatoma, dans la région de Mopti (centre), les agents électoraux ont subi des violences, ce qui a empêché la tenue du vote, selon un groupe d’observateurs maliens et le gouverneur. Plus à l’est, dans la commune rurale de Gandamia, onze bureaux de vote ont été saccagés, les agents électoraux agressés et le matériel détruit, selon les mêmes sources.
Harouna Simbo Drabo
@HarounaSimbo
#PresidentielleMali2018 :La région de Mopti, qui représente près de 13 % de l’électorat, est la plus instable du pays.
Il n’y a pas eu de vote dans la commune Lafia, cercle de Tombouctou à cause d’une attaque survenue la veille du scrutin. Bilan : tout le matériel électoral brûlé.
Dommage pour les populations de Bori, mon village natal, qui d’habitude votent massivement
Dans cette région, « les forces de sécurité sont plutôt concentrées dans les centres urbains qu’en milieu rural », a expliqué à l’AFP un responsable de la société civile de Tombouctou, Yehia Tandina.
« La mission européenne d’observation demande aux autorités maliennes de publier la liste des bureaux où le vote n’a pas pu avoir lieu », a déclaré dans la soirée sa chef, Cécile Kyenge, insistant sur l’importance de la « transparence » et de « l’intégrité de l’élection. » Elle a réaffirmé attendre du gouvernement qu’il tienne sa promesse d’inclure les observateurs tout au long du processus « Hier le gouvernement a fait un geste d’ouverture, nous souhaitons voir maintenant les actes se joindre à la parole »
Medianet.sn
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