Assemblée nationale et Primature : Les manœuvres s’intensifient
Le suspens devient complexe pour ne pas dire long et à la limite troublant. Les enjeux politiques se décuplent au sein du landerneau politique national. Opposition comme pouvoir se regardent en chien de faïence et chaque entité y va de ses manœuvres souterraines pour s’arroger le perchoir de l’assemblée nationale, qui supplée la présidence de la République en cas de vacance du pouvoir. Il importe aussi, dans ce contexte politique chargé, de se demander si l’on ne va pas vers un Premier Ministre à la Medvedev qui ne sera personne d’autre que l’ombre du Président Macky Sall ? Dans l’un ou l’autre cas, tout est dans l’ordre du possible.
Au moment où notre pays traverse une période charnière de sa trajectoire politique, marquée par un landerneau politique chargé, des feuilletons politico-judiciaires controversés , il urge aujourd’hui de s’émouvoir de la politique d’accaparement des richesses et /ou des postes stratégiques aussi bien par l’opposition que par le pouvoir.
A la limite, l’on a tout comme l’impression que le Sénégal est un « gâteau » à partager pour les politiciens qui se livrent à une folle course aux postes et à l’accaparement des richesses. Non seulement, le cumul de fonctions jadis décrié par l’opposition demeure foncièrement légitimé dans un pays au taux de chômage très élevé, mais aussi du côté du pouvoir, l’on manœuvre densément pour détenir le perchoir de l’Assemblée Nationale.
D’autant que c’est le Président de l’Assemblée Nationale qui doit suppléer le Président de la République en cas de vacance du pouvoir. Du coup, soit le Président de l’Assemblée Nationale à la Medvedev ferait l’affaire du Président Sall, soit c’est le futur PM à la Medvedev qui le ferait.
De toute évidence, nombre d’analystes pensent qu’à défaut de pouvoir se présenter à une troisième candidature, le Chef de l’Etat Macky Sall pourrait bien voir sa « majorité » gagner le perchoir de l’Assemblée Nationale et y mettre son ombre . Et à l’arrivée, comme à la Medvedev-Poutine, « son » pouvoir lui sera vraisemblablement restitué au moment opportun..
Le seul bémol est qu’une fois son poulain au pinacle, Macky Sall pourrait bien être trahi. L’exemple entre le Président Mohamed Ould El-Ghazaouani de la Mauritanie et son ancien mentor le président Mohamed Ould Abdel Aziz est assez patent à cet effet.
Tous les scénarii sont aujourd’hui plausibles dans cette bataille de légitimité où l’opposition a réussi à se hisser aux épaules d’un pouvoir en perte de terrain depuis les locales de janvier 2022. .
Les enjeux politiques sont énormes et chaque camp essaye de tirer la couverture du perchoir de l’Assemblée nationale, à ses côtés en attendant de connaitre la tête pensante qui sera désignée pour occuper la primature.
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