Recul d’élection en élection : Focus sur des causes qui jouent contre le camp présidentiel
La coalition Benno Bok Yakaar qui a porté Macky Sall au pouvoir en 2012 et 2019 est entrain de perdre du terrain d’élection en élection. Si le président Sall qui est le chef de file de cette coalition ne semble pas comprendre pour changer de cap, il se rend tout de même compte que sa stratégie de conquête des suffrages, ajoutée à un problème de justice sociale jouent en sa défaveur.
Le Président, Macky Sall avec sa coalition est entrain de perdre du terrain d’élection en élection. Pourtant, en tant que chef de file de Benno Bok Yakaar, il mène une stratégie offensive de conquête des suffrages. En clair, pour Macky Sall, il a pensé faire le plein de voix en enrôlant des adversaires qu’il croit être porteurs de voix. Mais à l’épreuve des urnes, il s’est rendu compte que le temps des grands électeurs est révolu. Si le Président Sall peine à comprendre cela et continue sur cette lancée, il finira par scier la branche sur laquelle il est assis. Au Sénégal, les grands électeurs ont fait leur temps sous les régimes des Président Senghor et Abdou Diouf.
Le temps des grands électeurs et révolu
C’est avec l’avènement d’Abdoulaye Wade qu’ils ont perdu leur cote face à des populations plus conscientes, plus exigeantes et qui ont rompu avec le vote affectif. Maintenant, les électeurs apprécient directement la gestion des gouvernants pour leur accorder ou non, leurs suffrages. Et s’il est vrai que le Président Macky Sall a fait des efforts réels dans les domaines des infrastructures, de l’électrification rurale, la construction d’écoles, d’université etc, il n’a pas pu régler le problème de justice sociale qi’il a trouvé sur place.
Des détournements impunis Au Sénégal où la fonction de juger est confiée à un pouvoir dénommé Justice à côté des pouvoirs : Exécutif et Législatif, son indépendance suscite constamment des débats nourris et passionnés. Si la question du comment assurer l’indépendance de la justice est posée à chaque changement de régime, c’est parce que quelque part on pense justement que cette indépendance est mise à l’épreuve.
Une succession de scandales financiers
Si du temps des Présidents, Me Abdoulaye Wade, Abdou Diouf et Senghor, des cas flagrants de manquement à l’indépendance de la Justice ont été notés, avec le Président, Macky Sall, elle est relancée avec la réactivation de la Cour de répression de l’enrichissement illicite contre seulement deux à trois dignitaires du régime de Me wade , la non exploitation à des fin de poursuites de rapports transmis par des corps de contrôle. Dans notre pays, des scandales financiers commis par des délinquants à col blanc de grand boulevard, sont restés impunis. Ainsi, à force de subsister, la question de la justice sociale ne se pose plus sur le plan politique mais s’inscrit également dans un débat plus vaste, d’ordre constitutionnel, sur l’organisation des pouvoirs, et la place du Judiciaire dans l’organisation de l’Etat.
On aura beau invoquer la règle de l’inamovibilité qui fait que les juges du siège soient nommés par un pouvoir Exécutif qui ne peut les révoquer, hors cause de forfaiture, en tenant compte de limites d’âge ; mais force est de constater qu’elle n’est pas suffisante pour garantir l’indépendance de la justice. En plus, au siège, l’inamovibilité ne résiste pas au bon vouloir du Conseil supérieur de la magistrature dirigée par le Président de la République. S’y ajoute que l’inamovibilité appliquée dans les faits, peut s’accompagner d’une servilité à l’égard du pouvoir en matière de contentieux à connotation politique. Les évènements qui ont conduit à l’emprisonnement de Khalifa Sall donnent quelque part ce sentiment que la Justice a encore besoin de plus d’indépendante. Ceux qui plaident cette position estiment que pendant que ces derniers subissent la rigueur de la loi, d’autres qui ont été présentés comme des hors la loi, ne soient pas inquiétés.
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