État de Droit : Déclaration du Ministère de la Justice
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Depuis son accession à la souveraineté internationale, notre pays s’est distingué parmi les nations les plus stables en Afrique et dans le monde.
Malgré la survenance, par moments, de tensions politiques sporadiques, il est important de relever que le peuple sénégalais, et la classe politique, en particulier, ont toujours su surmonter les divergences de vues, pour préserver l’essentiel, à savoir, cette volonté de vie commune qui a été et qui doit demeurer l’essence et le ciment de notre Nation.
L’État du Sénégal s’est ainsi illustré, et depuis longtemps, comme l’une des démocraties les plus inclusives, notamment par son attachement à la liberté d’association et d’expression érigée en droit fondamental par la Constitution, mais également son option assumée pour le pluralisme politique. Pour préserver cet acquis, dont tout observateur attentif sait qu’il n’est jamais irréversible pour aucun État, il doit veiller à ce que les instruments de la démocratie ne soient pas utilisés contre la démocratie, en devenant le prétexte à des attaques violentes contre les institutions de la République, les citoyens et leurs biens.
L’exercice de ces droits, constitutionnellement garantis, obéit à un certain nombre de règles auxquelles, aussi bien l’État que le citoyen demeurent soumis ; le premier ayant l’obligation de veiller à leur effectivité, tout en préservant l’ordre et la tranquillité publics, le second devant tenir compte des limites que lui impose la loi, seule expression de la volonté générale dans une démocratie représentative. La loi étant impersonnelle et générale, nul ne saurait s’en affranchir, pour quelque motif que ce soit, au risque de compromettre la paix et la concorde sociales ou de mettre en péril la vie d’honnêtes citoyens et la propriété d’autrui. Toute personne a le droit de contester une décision, qu’elle soit administrative ou
judiciaire, et la loi a aménagé des procédures diverses et appropriées pour garantir à tout citoyen qui le souhaite, le recours à une juridiction ou autorité judiciaire indépendante.
La justice, à l’image des autres institutions Constitutionnelles, n’est pas épargnée par les coups de boutoir. Elle reste pourtant le gage d’une paix durable et d’un environnement socio-économique serein; elle constitue le dernier rempart de l’État de droit, la gardienne des libertés. Nul n’a intérêt à l’affaiblir, et tous devraient contribuer à la soutenir et la renforcer. Elle est l’incarnation de l’équilibre entre la puissance de l’État et l’exercice des libertés individuelles et collectives, mais aussi le garant de l’effectivité de la règle de droit et du respect, par chaque individu, des droits et de la propriété d’autrui.
La justice ne peut pas et ne doit pas être distribuée au gré de surenchères médiatico politiques ou des besoins contingents de quelques personnes, quel que soit le bord oli elles se situent. Elle doit demeurer intransigeante par rapport aux principes qui ta gouvernent,
Elle ne cherche ni à plaire, ni à déplaire et ne saurait non plus être intimidée ou distraite. L’obéissance à la loi et le respect de l’autorité de l’État sont des exigences aussi légitimes que l’est l’exercice des libertés et des droits fondamentaux. L’un ne peut pas aller sans l’autre et nul doute que la Justice saura veiller à leur effectivité sans que cela ne puisse, d’une quelconque manière, compromettre l’ordre public ou la tranquillité des citoyens.
Cet équilibre est une quête permanente et la Justice est le seul mécanisme apte à en garantir la pérennité
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