31ème sommet de l’UA

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Le Président de l’Union Africaine (U.A), Moussa Faki Mahamat, a ouvert, le 1er juillet 2018, le sommet de deux jours des Chefs d’Etat de l’U.A, dans la capitale Nouakchott, auxquels s’est joint le Président français Emmanuel Macron, pour se pencher sur les crises secouant le continent, notamment la guerre civile au Soudan du Sud, le dossier du Sahara marocain et les nombreuses crises sécuritaires du continent ainsi que l’exode de centaines milliers d’Africains essentiellement vers l’Europe mais également l’indépendance financière de l’Union Africaine, le dossier de la Zone de Libre-Echange (ZLEC) et le soutien unanime des pays du continent africain à l’actuelle Ministre rwandaise des Affaires Etrangères, Louise Mushikiwabo, pour lancer sa campagne pour la tête de l’OIF ; illustration parfaite de la nouvelle stratégie africaine pour ces grandes nominations, à savoir ne plus arriver en ordre dispersé, mais rassemblés derrière une personnalité.

Egalement présent à ce sommet, le G5 Sahel (Mauritanie, Burkina Faso, Mali, Niger, et Tchad) qui discutera de la lente montée en puissance de la force conjointe mise en place par cette organisation régionale siégeant à Nouakchott pour lutter contre les jihadistes.

S’agissant du dossier du Sahara marocain, il y a lieu de noter que ce Sommet de l’UA de Nouakchott signe une avancée notable du Maroc sur la question nationale et le rapport qui a été soumis, le 1er juillet 2018, par Monsieur Moussa Faki Mahamat aux Chefs d’Etat et de Gouvernement de l’UA, réunis en session à huis clos, consacre la primauté du processus onusien dans la gestion de la question du Sahara marocain.

Le rapport consacre la primauté du processus onusien dans la gestion de la question du Sahara. Ainsi le paragraphe 20C stipule que : « la nécessité pour l’UA d’inscrire sa démarche dans le cadre d’un appui renforcé aux efforts des Nations-Unies, pour accroitre leur chance d’aboutissement. En d’autres termes, il ne s’agirait pas pour l’UA de développer un processus parallèle à celui des Nations-Unies ».

De même la recommandation 21B précise que « le rôle de l’UA devrait viser à accompagner et à soutenir les efforts des Nations-Unies, dont le Conseil de Sécurité demeure saisi de la question. Au demeurant, l’Envoyé Personnel du Secrétaire Général des Nations Unies conduit, depuis sa prise de fonction, des consultations intensives avec les parties, lesquelles ont exprimé leur engagement à coopérer avec lui »

L’unique référence dans le traitement de la question sera les résolutions du Conseil de Sécurité des Nations-Unies. En effet, la recommandation 21C souligne que « conformément à ce rôle d’accompagnement et de soutien, la Conférence de l’UA devrait apporter un appui efficace au processus conduit par les Nations-Unies, basé sur les résolutions pertinentes du Conseil de Sécurité. Celles-ci ont, de façon constante, demandé aux parties de reprendre les négociations sous les auspices du Secrétaire Général, de bonne foi, en vue de parvenir à une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable dans le contexte d’arrangements conformes aux buts et principes énoncés dans la charte des Nations-Unies « .

Les autres organes de l’UA et notamment ceux qui étaient instrumentalisés par les adversaires du Maroc tel le Conseil de Paix et de Sécurité (CPS) se trouvent dessaisis du traitement de cette question. La recommandation 21D souligne que « pour assurer la cohérence requise, la question du Sahara ne serait évoquée que dans ce cadre et à ce niveau » en faisant référence à la Conférence de l’Union Africaine et au niveau des Chefs d’Etats.

Le rapport reflète fidèlement la position marocaine. Il rappelle ainsi dans le paragraphe 12 que « les autorités marocaines ont réaffirmé le rôle central des Nations-Unies dans la conduite du processus de négociation. Elles ont mis en garde contre les risques d’un processus parallèle, estimant qu’en reconnaissant la pseudo RASD, l’UA s’était d’elle-même exclue des efforts de recherche d’une solution : selon le Maroc, l’Union Africaine a, par ce fait, tranché le débat sur le statut du territoire que les Nations-Unies s’emploient à déterminer. Il est précisé dans le rapport que les autorités marocaines ont marqué leur appui aux efforts du nouvel Envoyé Personnel du Secrétaire Général des Nations-Unies et leur attachement au processus de négociation conduit sous les auspices des Nations-Unies et que tout règlement du conflit requiert l’implication effective de l’Algérie ».

Le rapport insiste dans le para 17 sur le rôle crucial que les autorités algériennes et mauritaniennes peuvent jouer dans la recherche d’une solution. Le Président de la Commission de l’Union Africaine a exhorté les deux pays à soutenir activement les efforts déployés pour la relance du processus de négociation, en ajoutant que le conflit n’avait que trop duré et que la situation actuelle entravait les efforts d’intégration dans le cadre de l’UMA et ceux visant à promouvoir plus efficacement la sécurité régionale.

Le mécanisme de suivi requis dans le paragraphe 21C a été mis en place par la Conférence sous forme de troïka composé des présidents sortant, entrant et en cours avec le Président de la Commission de l’Union Africaine. Ce mécanisme présente l’avantage des principes de la continuité dans la position de l’UA et celui de l’équilibre dans ses approches basées sur les résolutions pertinentes du Conseil de Sécurité.

Ce revers cuisant pris par certains responsables algériens et leurs affidés polisariens n’est pas sans rappeler celui pris, le 28 juin 2018, lors du passage à Alger du Secrétaire d’Etat Adjoint américain, John J. Sullivan, qui, d’un ton dépité, a évité soigneusement d’évoquer le dossier du Sahara marocain avec le Ministre algérien des Affaires Etrangères, Abdelkader Messahel, tirant ainsi le tapis sous les pieds du voisin de l’Est qui en fait pourtant le principal sujet de sa politique extérieure.

Une position qui démontre, si besoin est, que l’Administration américaine n’envisage aucune reprise des négociations en dehors de l’Initiative du Maroc pour l’octroi d’un statut d’autonomie au Sahara marocain, « approche potentielle qui pourrait satisfaire les aspirations du Sahara occidental ».

Et encore moins celle reçue après la déclaration de l’Envoyé Personnel du Secrétaire Général des Nations-Unies pour le Sahara marocain, Horst Köhler, s’est dit satisfait, le 1er juillet 2018, de sa première visite dans les provinces du Sud du Royaume du Maroc, celle-ci lui ayant permis « d’approfondir sa compréhension du dossier ».

Köhler s’est félicité, en outre, des progrès et du développement réalisés dans la région, notamment sur les plans économique et social, notant que le règlement définitif du dossier du Sahara permettra de drainer davantage d’investissements pour la région et de créer des postes d’emploi, notamment pour les jeunes de la région.

Enfin, à rappeler qu’à l’occasion de la réunion de Lisbonne en mars 2018 avec l’Envoyé Personnel du Secrétaire Général de l’ONU, la délégation marocaine avait réaffirmé les fondamentaux de la position marocaine tels que rappelés dans le discours du Roi Mohammed VI à l’occasion de la commémoration du 42ème anniversaire de la Marche Verte, le 06 novembre 2017 :

1/ aucun règlement de l’affaire du Sahara n’est possible en dehors de la souveraineté pleine et entière du Maroc sur son Sahara, et en dehors de l’Initiative d’autonomie, dont la communauté internationale a reconnu le sérieux et la crédibilité,

2/ les expériences passées devraient permettre de méditer sur une évidence : le problème n’est pas tant de trouver une solution à cette affaire, mais plutôt d’arriver à définir le processus à suivre pour y parvenir. Il appartient, donc, aux parties à l’origine de ce conflit monté de toutes pièces, d’assumer pleinement leur responsabilité dans la recherche d’un règlement définitif,

3/ le plein respect des principes et fondamentaux retenus par le Conseil de Sécurité de l’ONU pour le traitement de ce conflit régional artificiel ; l’organe onusien étant, de fait, la seule instance internationale chargée de superviser le processus de règlement,

4/ le refus catégorique de tout dépassement, de toute tentative de porter atteinte aux droits légitimes du Maroc et à ses intérêts supérieurs, de toute proposition obsolète visant à écarter le plan de règlement des paramètres référentiels retenus, de l’insertion abusive d’autres sujets, lesquels sont traités par des institutions compétentes.

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