Critiques contre le juge des élections
Dans ses différentes décisions rendues sur les différents recours pour les élections du 31 juillet 2022, la Conseil Constitutionnel qui a permis aux coalitions Benno et Yewwi de procéder à des rectificatifs ne donne pas cette possibilité aux autres coalitions. Ainsi, on se pose des questions sur la logique suivie en l’espèce par cette juridiction.
En permettant aux coalitions Yewwi et Benno de procéder à des rectificatifs sur leurs listes, le Conseil constitutionnel semble avoir pris du recul pour gérer une situation qui pouvait engendrer un affrontement entre Yewwi et le Gouvernement. En fait pour éviter un scénario aux conséquences imprévisibles, en bon père de famille, le Conseil Constitutionnel,n’a pas invalidé la liste de Yewwi tel que le réclamait Benno. Il n’a pas non plus suivi Yewwi sur sa demande d’invalidation de la liste de Yewwi.
En tout cas, jusqu’à cette étape, a t-on pu constater. Mais si en validant ces dites listes, la préoccupation principale du juge des élections est une justice juste et bien distribuée, il pouvait le faire aussi pour les autres coalitions que sont Guem Sa Bop, And Nawlé, Jami Gox Yi … Réhabiliter tout le monde, est pour le Conseil une façon de suivre sa logique jusqu’au bout. Ces recours étant une occasion en or pour réconcilier le Conseil Constitutionnel avec toute la classe politique ,le peuple Sénégalais au nom de qui il rend des décisions. Juge des élections, le Conseil Constitutionnel ne serait-il pas plus efficace et moins exempt de reproche en étant réformé en profondeur. Qui aurait à redire pour un conseil où toutes les couches importantes de la société sont représentées et dans lequel, les magistrats occupent la place qui leur revient de droit ?
Cela éviterait les critiques, le subjectivisme pour une véritable indépendance de la juridiction en charge des élections. Il faudra également donner au conseil Constitutionnel, une autonomie financière. Avec un tel Conseil Constitutionnel, plus personne ne pensera que la politique peut influencer ses décisions. Dans un Etat de droit, la politique ne doit pas entrer au prétoire. Au contraire, il faut toujours faire de sorte que la règle de droit engloutisse pour de bon la politique dans nos prétoires.
L’indépendance du magistrat est une équation personnelle à résoudre personnellement. Mais au Sénégal, même s’il est moins présent que le pouvoir religieux et celui financier, l’exécutif est toujours pointé du doigt et accusé de s’immiscer dans le jeu judiciaire.
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