En Côte d’Ivoire, un nouveau gouvernement « resserré »
Tiemoko Meyliet Kone devient le second personnage le plus important de l’Etat après la démission en juillet 2021 de Daniel Kablan Duncan.
Un nouveau gouvernement « resserré » a été nommé, mercredi 20 avril, en Côte d’Ivoire dans lequel les principaux ministres sont maintenus, quelques heures après la prestation de serment de Tiemoko Meyliet Koné, nouveau vice-président, poste qui était vacant depuis près de deux ans. Le principal changement dans la nouvelle équipe gouvernementale est la réduction du nombre de ministres, 32 dont 7 femmes, contre 41 dans la précédente.
Le président Alassane Ouattara avait souhaité que le premier ministre Patrick Achi, reconduit mardi après avoir démissionné la semaine dernière avec l’ensemble du gouvernement, constitue une équipe « resserrée » pour « tenir compte de la conjoncture économique mondiale » et ainsi réduire « les dépenses de l’Etat ».
Kandia Camara, une proche du président et pilier du parti au pouvoir, conserve son poste de ministre d’Etat, ministre des affaires étrangères, selon le décret lu par le secrétaire général de la présidence Abdourahmane Cissé. Téné Birahima Ouattara, l’influent frère du président, garde aussi le portefeuille stratégique de la défense, toujours avec le titre de ministre d’Etat. Troisième ministre d’Etat dans l’ordre protocolaire, Kobenan Kouassi Adjoumani, reste à l’agriculture. Le général Vagondo Diomandé, autre fidèle du chef de l’Etat, est reconduit à l’intérieur. Quant au ministre de la réconciliation nationale, Kouadio Konan Bertin, visé par une enquête après des accusations de viol en septembre 2021, est maintenu à son poste.
Deux nouvelles personnalités font leur entrée dans la nouvelle équipe de Patrick Achi, dont Françoise Remarck, patronne de Canal+ Côte d’Ivoire, nommée à la culture. Enfin, les postes de secrétaires d’Etat du précédent gouvernement ont été supprimés et certains ministères ont fusionné.
« Pas un intérimaire »
Plus tôt dans la journée, le vice-président Tiemoko Meyliet Koné, avait prêté serment après avoir été nommé la veille par le président Ouattara. « Je jure solennellement et sur l’honneur de respecter la Constitution, de remplir consciencieusement les devoirs de ma charge, dans le strict respect de ses obligations et avec loyauté à l’égard du président de la République », a déclaré M. Koné. « Que le président de la République me retire sa confiance si je trahis ce serment », a-t-il ajouté devant les membres du Conseil constitutionnel venus pour l’occasion au palais présidentiel d’Abidjan.
Peu connu du grand public, cet économiste a mené une longue carrière au sein de la Banque centrale des Etats d’Afrique de l’Ouest (Beceao), dont il était le gouverneur depuis 2011. Il a également été directeur de cabinet du premier ministre Guillaume Soro entre 2007 et 2010, ministre de la construction, puis conseiller spécial du président de la République Alassane Ouattara, chargé des questions économiques et monétaires.
Le poste de vice-président, sanctuarisé dans la dernière réforme constitutionnelle de 2016, était vacant depuis juillet 2020 et la démission de Daniel Kablan Duncan pour « convenance personnelle ». Selon l’article 62 de la Constitution, le vice-président devient président « de plein droit » en cas de vacance « par décès, démission ou empêchement absolu » de ce dernier. « L’article 62 fait du vice-président en cas de vacance du pouvoir, non pas un intérimaire, mais de droit un président de la République chargé de poursuivre et de terminer le mandat en cours », a rappelé mercredi le président du Conseil constitutionnel, Mamadou Koné.
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