Le président Macky Sall qui poursuit son entreprise de débauchage des maires de l’opposition n’est-il pas entrain de scier la branche sur laquelle il est assis ? Comme s’il est en panne sèche de stratégie, le patron de l’Apr et Benno se semble pas retenir les leçons des locales avec des transhumants qui ont tous été laminés. Après Bamba Fall de la Médina, Ismaïla Kaba de Kothiary, Amadou Ba de Ball, Dame Bèye Ba de Ndiébèl, le maire de Grand Dakar, le président du conseil départemental de Kaolack, c’est autour du maire de Ouakam de faire ses valises pour les prairies baises-marrons. D’autres maires sont sur les tablettes de Macky Sall qui vise également les présidents de conseils départementaux de l’opposant. Mais si cette stratégie de débauchage tout-azimuts vise à réduire les forces de l’opposition, il ya fort à craindre que cet objectif ne soit pas atteint. En guise de preuve, les locales du 23 janvier dernier. Lors de ces joutes, Macky Sall a été soutenu par Idrissa Seck et ses lieutenants à Thies, Moussa Sy aux Parcelles, Banda Diop à la Patte d’oie, Haymouth Daff à kanel, qui ont quitté l’opposition pour le camp présidentiel. Mais ils ont tous été battus. La plupart ont perdu dans leur bureau de vote, donnant la preuve qu’ils n’ont pas été suivis par les militants. C’est en effet un secret de polichinelle que les opposants qui rejoignent Macky ne le font pas gratos. Ils ne peuvent pas en effet, dans une période courte, épouser les idéaux de quelqu’un qu’ils ont farouchement combattu trois mois avant. Si la stratégie de débauchage comporte des gros risques pour Macky et son camp, c’est qu’en plus du fait que ces maires ne vont pas être suivis par la base, ça peut créer un sentiment de frustration dans l’Apr et Benno qui peut déboucher sur un vote sanction. En donnant un fromage aux transhumants et des moyens au détriment de compagnons de première heure, Macky Sall encourt des risques. Le chef de file de Benno n’a certainement pas compris que si ces gens, à l’instar des Idy, Moussa Sy, Banda Diop…. l’avaient rejoint avant les locales du 23 janvier dernier, il aurait très peu de chance de devenir maire ou président de conseil départemental. C’est cela qui est arrivé au maire sortant de Kanel, Haymouth Daff qui a rejoint Benno pour perdre devant Mamadou Saliou Diallo, apériste investi sur la liste Bunti Bi. Tous ces élus de Yewwi et Wallu qui sont entrain de le rejoindre risquaient de perdre les élections, s’ils étaient du camp adverse. Mais ils ont utilisé la bannière de l’opposition pour être élu. Et une fois, installé dans leurs fonctions, n’ont pas attendu pour rejoindre Macky Sall. Le problème A la question de savoir si ces transhumants -ont reçu mandat de leurs mandants ? La réponse est évidemment non. Car aucun d’entre eux n’a consulté sa base avant de tourner casaque. Ceux qui ont voté pour eux vont-ils rester avec avec sous cette posture ? Ce qui est sûr, c’est que lors des locales de janvier dernier, la transhumance a été sanctionnée. Des personnalités politiques comme Idrissa Seck et consorts, qui se croyaient populaires, ont perdu dans leur bureau de vote. A moins d’un miracle, ces maires et présidents de conseils départementaux qui sont transhument devraient passer à la trappe lors des législatives du 31 juillet prochain. Et si jamais comme lors des dernières locales, Macky en fait des têtes de listes, il va se retrouver face à un océan de votes sanctions
Trahir-renier
Au Sénégal, le champ politique est fait de reniements de coups bas et de trahisons. Tant de trahisons, de transhumances, de reniements et de revirements les uns plus spectaculaires les autres, attestent que sous nos cieux, la politique est orpheline.
Si les actes de trahisons, de transhumances ne sont pas nouveaux dans la champ politique, ils se sont banalisés ces derniers, temps, créant une onde de choc dans la société. Des gens qui dénoncent ceux qui sont au pouvoir, leur promettent l’enfer, sont souvent neutralisés au gré de leurs intérêts. Des politiciens se mettent subitement à chanter les louanges d’adversaires qu’ils ont âprement combattus le mois dernier. Si la politique est définie comme l’art de servir , de bien gérer la cité, sous nos latitudes, elle est l’art de trahir, de renier.
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