Dr Macoumba Diouf-Directeur de l’Horticulture, maire de Latmingue

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Vous avez participé à d’Angers en France, à la 35 ème édition du Salon de l’horticulture. Quels sont les objectifs et l’enjeu pour le secteur que vous dirigez ?

J’ai pris part les 15-16 et 17 mars à la 35ème édition du Salon de l’horticulture d’Angers en pays de la Loire en France. C’est en réponse à une invitation qui m’a été adressée par Mr Bruno Dupont, le président du  Comité d’Organisation du SIVAL, à travers une organisation privée de producteurs qui travaille avec le ministère de l’Agriculture dénommée, Glaster. Ça m’ a permis de nouer des contacts avec  mon collègue maire d’Angers qui a pris une part active à ce salon.  Le Salon du SIVAL est un événement phare du secteur de l’horticulture, qui à l’instar de celui de Berlin en Allemagne  et de Ruminie en Italie,  réunit l’ensemble des filières du pôle sur les problématiques de la filière. De la production à la consommation. C’est un salon qui a réuni plus de 700 exposants présents et 26 000 visiteurs professionnels  à Angers. SIVAL constitue une vitrine professionnelle performante avec :une forte présence et représentation des constructeurs en machinisme agricole.

une offre multi sectorielle forte et équilibrée : travail du sol, produits phytopharmaceutiques, emballages, etc. Angers 2022 a été pour le sous- secteur que nous dirigeons, un lieu d’échanges pour des productions végétales viables et durables. Nous avons procédé à des échanges   pour toute la filière avec un programme de conférences, riche et ciblé sur les nouvelles pratiques, les nouvelles orientations et les nouvelles filières.  De telles échanges permettent de répondre aux enjeux d’avenir des productions et de tourner vers l’innovation.

 On dit que le Sénégal est autosuffisant en pomme de terre et en oignon. Vrai ou pas ?

De 2007 à 2012, la production était quasi inexistante.  La première véritable production qui est de 15000 tonnes a commencé en 2012 pour un besoin national  de 90000 tonnes.  Avec le président Macky Sall qui a compris que le sous-secteur horticole regorge d’un potentiel important dans la zone des Niayes, à la vallée du Goloumbou et au Sud dans la région de Sédhiou, les choses ont commencé à changer. Le président Sall ayant compris que l’agriculture qui doit sous-tendre le développement du Sénégal, a comme moteur l’horticulteur, a manifesté sa volonté de la soutenir avec le Pse, puis avec le Pracas et actuellement avec le Pap2a.  Cela a abouti à un succès au niveau de toutes les filières depuis 2012 jusqu’à maintenant. l’Etat a subventionné à hauteur de 50%. On est ainsi passé de 130 millions de subvention à 6, 5 milliards de fcfa. Les engrais horticoles ont été aussi subventionnés à hauteur de 2,5 milliards fcfa. Avec l’engagement des producteurs, on est passé de 15000 tonnes en 2012 à 150.000  tonnes en 2012, 140000 tonnes en 2019 et 150 000 tonnes pour cette présente campagne. Avec un surplus de 60000 tonnes par rapport au besoin national qui est de 90000  tonnes, le Sénégal peut exporter maintenant de la pomme de terre. Ça est la preuve que le pays qui ne produisait pas de pomme de terre il y’a une vingtaine d’année est maintenant autosuffisant

Les même  succès notés dans la filière pomme de terre qui se suivent d’année en année, sont visibles dans la filière oignon depuis quelques années. La production d’oignon est  passée de 90.000 tonnes en 2001 à 245.000 tonnes en 2014 puis 350000 tonnes en 2016.

Actuellement la production qui est doublée voir même triplée,ne cesse de prendre son envol. L’horticulture a connu une très forte impulsion ces dernières années, pour se focaliser ensuite sur les performances techniques et économiques avec des exportations que nous allons booster  dans la sous-région. Avec des actions sur les points de force et de faiblesse du secteur, nous arriverons à des recommandations orientées au renforcement d’un secteur devenu le moteur de l’agriculture Sénégalais.

La Guerre Russo-Ukrainienne pourrait  avoir comme conséquence la  hausse du prix du pain. Que faut-ll faire pour éviter une telle déconvenue ?

Le grande partie du blé qui est utilisé au Sénégal provient de cette région. Il faut dans le court terme que les Sénégalais consomment les produits locaux. Le pain de mil, très riche en vitamine, doit intégrer les habitudes alimentaires des Sénégalais. Presque tout ce qui est fait avec le blé peut être préparé avec le mil. Le Sénégal ne va pas continuer à exporter du blé. Des études  menées sur les sols de pays ont démontré qu’ils s’adaptent à la culture du blé. En conséquence, le Sénégal va entreprendre la culture de cette céréale. Ce qui fera qu’on aura plus à dépendre de l’étranger pour le blé.

Quelle peut être la contribution du secteur agricole  à l’emploi des jeunes ?

Nous avons un programme pour booster l’emploi des jeunes. Le secteur horticole va jouer sa participation dans la création d’emplois pour les jeunes et contribuer ainsi, au programme «  xéyou ndaw yi ». Nous allons faire de l’horticulture urbaine et périurbaine, une partie intégrante de nos stratégies de développement et de planification afin de relever les défis de l’amélioration de la nutrition et de l’alimentation mais aussi offrir aux jeunes, une opportunité de travail. Nous allons de concert avec nos collègues maires, réfléchir à un  meilleur programme pour offrir  des   opportunités d’emplois aux jeunes.

 Vous êtes membres du bureau de l’AMS. Que pensez vous de la décision des maires de Yewwi de créer une autre association de maires du Sénégal ?

Je suis dans l’AMS, le président de la commission décentralisation et du foncier.  C’est une association qui a été créée en 1958 avec comme objectif la défense des intérêts des collectivités  territoriales.  L’AMS n’a pas de coloration politique et s’occupe des missions essentielles de développement et de renforcement des capacités de ses membres, pour faire des communes sénégalaises des outils depuis la base. Elle a la vocation de jouer un rôle de diffuseur de la culture de Partenariat entre les différentes communes du Sénégal. En tant qu’espace de dialogue et de concertation, I’AMS soutient donc toutes les initiatives visant à renforcer les relations entre les communes Sénégalaises et les partenaires au développement. Dans la structure, aucun maire ne peut influencer son collègue qui reste souverain dans sa commune.   Je défie quiconque qui a des doutes sur l’AMS de citer une seule décision prise par l’association à l’encontre d’un maire du Sénégal ou d’une quelconque collectivité locale. Or, grâce à l’AMS, nous avons obtenu de l’Etat central des fonds pour une meilleure gestion des collectivités. Le statut de l’élu a été acquis grâce à une longue lutte de l’AMS pour l’amélioration des conditions de ses membres. L’AMS est chez les maires, le syndicat chez les travailleurs. Son objectif, c’est l’émergence des communes Sénégalaises pour un développement participatif et une gestion transparente des affaires locales.

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