Olympique de Marseille

Directeur sportif puis président de l’Olympique de Marseille, Pablo Longoria s’est évertué à mettre en place une grille salariale plus saine depuis son arrivée en juillet 2020. Avec un système clair et précis, l’Espagnol a expliqué sa manière de fonctionner.

Pablo Longoria suit des idées précises pour l’OM

Il ne s’agit pas d’un secret, l’Olympique de Marseille n’a pas toujours été bien géré depuis l’arrivée de Frank McCourt en 2016. Pendant des années, la masse salariale a sérieusement gonflé, sans pour autant permettre d’installer le club phocéen en Ligue des Champions sur la durée.

Arrivé en tant que directeur sportif en juillet 2020, l’actuel président olympien Pablo Longoria a eu un gros travail à réaliser dans ce domaine.

Un modèle clair et précis

En plus de devoir gérer les conséquences de la précédente gestion avec certains contrats XXL, notamment celui de Kevin Strootman, l’Espagnol, en raison de moyens financiers limités, a dû s’évertuer à mettre en place une grille salariale plus saine. Un fonctionnement très précis avec notamment un effectif composé de 4 groupes. «Par ordre décroissant : les joueurs premium, les titulaires, les alternatifs et les jeunes. Quand je négocie un contrat avec une recrue, je raisonne sur un package général : amortissement du transfert, salaire, frais d’agents et coût de scouting. Pour la masse globale, le calcul est plus difficile encore, il faut intégrer les participations aux compétitions européennes, les revenus extraordinaires, les plus-values possibles, l’enveloppe et ta marge de manoeuvre peuvent varier. J’essaye de faire une planification sur trois saisons», a expliqué Longoria pour le quotidien L’Equipe.

Grâce à ses précédentes expériences, le boss de l’OM tâche aussi d’éviter des problèmes au sein de son vestiaire. Ainsi, l’homme de 36 ans s’impose des principes dans les discussions avec les joueurs. «Négocier en net avec tous les joueurs, ne pas faire de distinctions entre étrangers et Français, ou se mettre la tête à l’envers avec les avantages fiscaux. À Valence, les Espagnols du groupe se sont sentis un peu lésés. Le net, ce qu’il prend dans la poche, voilà ce qui compte pour le joueur, et le fait qu’il se sente à sa place dans la grille», a-t-il confié. De la même manière, Longoria cherche toujours à assurer l’équilibre des «clans» au sein d’un effectif. «Il y a les “Espagnols-Italiens”, comme je les appelle, les Brésiliens et les Français, même si on essaye de prendre des joueurs capables de s’intégrer dans les différents groupes, au final», a résumé l’Ibère.

Longoria serein avec la DNCG

Malgré cette volonté d’une gestion saine, il ne faut pas oublier que l’OM se trouve encadré, au niveau de sa masse salariale et de ses indemnités de mutations, par la DNCG en raison de sa situation financière. Pour permettre les arrivées d’Amine Harit l’été dernier puis de Cédric Bakambu et de Sead Kolasinac cet hiver, Longoria a dû jouer avec les règlements et compter sur les efforts de certains joueurs (Alvaro Gonzalez, Pol Lirola, Leonardo Balerdi) pour reporter une partie de leurs salaires sur l’exercice comptable suivant. Par rapport à la saison 2020-2021, le salaire moyen par mois en brut a même augmenté de 23 000 euros (de 203 000 à 226 000).

«J’ai le souci de la bonne gestion. Nous avons des rapports sincères et transparents avec la DNCG. Je ne suis pas pour la systématisation des reports, en Espagne, nous sommes attachés aux règles financières radicales et saines. Seulement, là-bas, les salaires peuvent être payés en fin de saison, en juillet, ce qui protège ton cash-flow (la trésorerie, ndlr)», a justifié Longoria. Sans régler tous les soucis financiers de l’OM, le président olympien possède donc un modèle transparent avec des limites et une volonté de préserver l’équilibre au sein de son vestiaire. Une véritable révolution par rapport aux précédentes directions…