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Une leçon de football. C’est ce qu’a infligé le FC Barcelone au Real Madrid, ce dimanche à l’occasion du Clasico disputé au Santiago-Bernabéu (0-4). Au-delà de l’ampleur du score et des carences madrilènes, c’est la maîtrise affichée par la troupe de Xavi qui retient l’attention. Comme si, au fond, le Barça venait d’afficher aux yeux du monde entier son acte de renaissance.
Le Barça explosif, le Real inoffensif
Le Real Madrid avait attaqué ce match pied au plancher, avec enthousiasme et agressivité. L’illusion n’a pas duré longtemps car, très vite, le FC Barcelone a repris le contrôle du ballon et a appuyé là où ça faisait mal : sur les côtés. La capacité d’accélération et d’élimination des ailiers catalans a mis au supplice la défense merengue. Plus globalement, les Blaugrana ont été plus incisifs dans les duels et entreprenants dans le camp adverse. Une mainmise sur le jeu particulièrement flagrante au cours du premier acte, à sens unique.
Le 4-3-3 concocté par Xavi commence à avoir de sacrés automatismes, et cela s’est vu. On a aussi vu l’incapacité de Carlo Ancelotti à trouver la clé tactique pour renverser le rapport de forces. Le technicien italien a bien tenté de passer à une défense à trois axiaux dès le début de la seconde période. Mais cela a surtout totalement déséquilibré son équipe, qui a encaissé deux buts dans les minutes qui ont suivi.
Dembélé et Aubameyang en feu, Nacho et Carvajal sous l’eau
Difficile de savoir lequel des deux est l’homme du match. Ousmane Dembélé n’a pas marqué, c’est vrai, mais il a éclaboussé ce 248e Clasico de l’histoire. Intenable sur son aile droite, l’international français a fait de grosses différences balle au pied et a délivré deux merveilleux centres ayant conduit aux deux premiers buts. Pierre-Aubameyang, lui, s’est offert un doublé plein de justesse et d’opportunisme, ajoutant à cela une passe décisive lumineuse pour Ferran Torres. Signalons aussi l’énorme travail abattu par Frenkie de Jong et Pedri, qui ont régné dans l’entrejeu.
En face, ça a été un naufrage à tous les étages. À commencer par les deux latéraux, Nacho et Dani Carvajal, qui ont complètement bu la tasse. Luka Modric n’a pas eu l’impact escompté au milieu, où Toni Kroos, fantomatique, a cédé sa place à Eduardo Camavinga dès la reprise. Aligné en pointe, Rodrygo a affiché toutes ses limites à un poste de numéro 9 qui n’est pas le sien. Le Madrilène le plus dangereux a été Vinicius Junior, mais il a été bien trop brouillon et maladroit pour vraiment peser dans ce match.
Le facteur X : Un seul être vous manque…
Bien sûr, impossible d’affirmer avec certitude que le résultat de ce match aurait été tout autre si Karim Benzema avait été présent. Toujours est-il que KB9 – forfait en raison d’une blessure au mollet gauche – a terriblement fait défaut au Real ce dimanche. Sur le terrain, son sens du jeu, ses décrochages et sa qualité de finisseur n’auraient pas été de trop. Surtout, l’habituel capitaine merengue aurait pu secouer ses coéquipiers, qui ont parfois donné l’impression de découvrir le Bernabéu et l’exigeant public madrilène. Il y a quelques jours encore, un fameux soir de Ligue des champions, c’est le buteur français qui avait sonné la révolte…
La question : A-t-on assisté à l’acte de naissance du Barça version Xavi ?
Petit coup d’œil dans le rétro. Il y a cinq mois, le Real dominait Barcelone au Camp Nou (1-2) à l’occasion d’un Clasico loin d’être mémorable. À l’époque, Ronald Koeman était encore sur le banc catalan et Sergio Agüero – buteur ce jour-là – était encore un joueur de foot professionnel. À l’époque, surtout, les Blaugrana faisaient peine à voir, tant en Liga qu’en Ligue des champions. Et puis, quelques jours plus tard, Xavi est arrivé. Il lui a fallu du temps, des moments d’atermoiements, un mercato hivernal animé (et particulièrement réussi) mais on peut le dire, désormais : sous ses ordres, le Barça est enfin redevenu une équipe redoutable.
Cet irrésistible retour en puissance n’a pas eu soudainement lieu dimanche soir. Cela fait déjà plusieurs semaines que les coéquipiers de Gerard Piqué envoient des signaux encourageants. La démonstration réalisée sur la pelouse du rival honni a néanmoins tous les traits du match référence par excellence, celui qui sert de moment fondateur pour tout un collectif et restera, pendant longtemps, gravé dans les mémoires. En ce sens, il n’est pas exagéré de parler d’acte de naissance. Ou même de renaissance, si l’on considère que Xavi s’inscrit dans l’héritage glorieux de Pep Guardiola.
On évitera cependant de s’emballer. Le champion du monde 2010 entend bâtir sur la durée, mais l’avenir à moyen terme de certains joueurs (à commencer par Ousmane Dembélé, en fin de contrat dans trois mois et demi) reste des plus flous. La situation financière du club culé, elle, est toujours préoccupante. L’entraîneur de 42 ans a posé des bases très prometteuses. Il faut maintenant savoir si le Barça saura en profiter. Afin de retrouver les sommets.
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