En 20 ans
En deux décennies, la Côte d’Ivoire a quintuplé son stock d’IDE entrants
D’après les données de la CNUCED, le stock d’IDE entrants de la Côte d’Ivoire est passé de 2,483 milliards $ en 2000 à 12,237 milliards $ en 2020. Avec près de 30% du stock d’IDE total de l’UEMOA, le pays est le premier de la zone franc ouest-africaine, et le 3e de la CEDEAO.
En deux décennies, la Côte d’Ivoire a quintuplé son stock d’investissements directs étrangers (IDE) entrants. C’est ce que révèlent les données sur les investissements dans le monde, compilées à partir des chiffres de la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (CNUCED).
En 2000, le stock d’IDE entrants en Côte d’Ivoire n’était que de 2,483 milliards $. En 2010, il a quasiment triplé à 6,978 milliards $ avant de passer à 12,237 milliards $ en 2020, malgré la crise de covid-19 qui a fortement perturbé les flux d’IDE, cette année-là.
Cette hausse coïncide avec les performances macroéconomiques réalisées par le pays sur la même période, et plus précisément depuis la crise post-électorale de 2012 qui a fortement ébranlé son économie. « Depuis 2012, la Côte d’Ivoire s’est engagée sur une trajectoire de croissance robuste, qui s’est maintenue au-delà de l’effet de rebond type d’une situation de post-conflit. Au cours de cette période, les investissements directs étrangers (IDE) ont augmenté de manière significative », souligne la CNUCED.
Capitalisant sur ses atouts en matière de ressources naturelles (café, cacao, hydrocarbures, minerais), une demande nationale dynamique, un secteur financier attractif, ainsi que sur la stabilité politique dont jouit le pays, le gouvernement ivoirien a adopté une série de réformes qui ont également permis de doper les investissements. Parmi ces réformes figure la restructuration du Centre de promotion des investissements en Côte d’Ivoire (CEPICI) en septembre 2012, qui en fait le guichet unique des investissements dans le pays, l’adoption d’un nouveau code des investissements en 2018 ainsi que la mise en place de mesures de dématérialisation des services publics. A cela s’ajoutent les projets de construction d’infrastructures de base.
Au total, la Côte d’Ivoire compte pour 28% du stock total des IDE de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) en 2020. Ce qui en fait le premier de la zone. L’Union européenne reste son premier partenaire étranger.
Des efforts à poursuivre pour renforcer le développement inclusif
Malgré ces performances intéressantes, le pays des éléphants a encore d’importants progrès à fair pour atteindre ses objectifs de développement. Pour y arriver, les experts estiment qu’il doit accentuer ses efforts pour augmenter son flux et son stock d’IDE, encore plus dans le contexte actuel de relance économique post-covid-19.
Bien qu’étant la première puissance économique de l’UEMOA, la Côte d’Ivoire ne compte que pour environ 6% du stock des IDE de la CEDEAO, derrière le Nigeria (102 milliards $) et le Ghana (41 milliards $). De plus, les IDE déjà attirés par le pays sont essentiellement concentrés à Abidjan, la capitale économique, qui est redevenue une plaque tournante de l’économie sous-régionale. A titre comparatif, le pays qui a enregistré la plus forte croissance de sa prospérité au plan mondial, au cours des dix dernières années, a vu son nombre de personnes pauvres dans les zones rurales augmenter de 2,4% entre 2015 et 2020, d’après la Banque mondiale.
D’après la CNUCED, les « réformes doivent maintenant être ancrées sur le long terme et élargir leur champ d’action au-delà de la capitale économique, pour favoriser un développement durable et inclusif ». Un objectif que semble vouloir servir le Plan national de développement (PND 2021-2025) qui prévoit de favoriser les investissements publics et privés dans plusieurs zones du pays.
Notons par ailleurs qu’entre 2000 et 2020, le volume des IDE sortants de la Côte d’Ivoire a été multiplié par 143, passant de 9 millions $ à 1,2 milliard $. Une performance qui illustre une tendance -quoique modeste- des entreprises basées en Côte d’Ivoire à aller elles aussi à la conquête de marchés étrangers.
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