Après Real Madrid – PSG – Pochettino, Mbappé, Leonardo
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C’est un séisme dont les ondes vont se propager durant des semaines voire des mois à Paris. A force de ne vivre que pour la Ligue des champions, le PSG s’expose au risque de tout envoyer valser sitôt qu’une élimination précoce sanctionne son projet. L’effondrement de l’équipe à Bernabeu va avoir des conséquences dans toutes les strates du club. De la pelouse aux tribunes en passant, évidemment, par le banc de touche. Car la première des secousses va concerner Mauricio Pochettino.
Pochettino, avenir scellé
S’il demeurait encore un léger doute quant à l’avenir de Mauricio Pochettino, celui-ci a été levé par la soirée cataclysmique vécue par le PSG en Espagne ce mercredi. Fébrile et nerveux mardi en conférence de presse, le coach argentin s’est agacé des questions de la presse française concernant les conséquences d’une possible élimination et a regretté qu’en face, au Real, l’adversaire soit porté par l’optimisme de ses suiveurs. Aujourd’hui, il doit affronter les effets à venir du trou noir de son équipe et sa fin d’aventure programmée sans doute pour mai prochain.
Déjà lassé par un environnement qu’il n’a jamais vraiment maîtrisé – mais comment le peut-il quand on lui impose des joueurs qui font si peu de cas du collectif ? -, Pochettino n’ira sans doute pas au bout de son contrat en juin 2023. Sa relation avec Leonardo n’a jamais tiré le club vers le haut alors que c’est QSI qui l’a imposé au directeur sportif. Surtout, son manque de vision, son incapacité à trancher (notamment au poste de gardien) et à dégager une identité collective vont logiquement finir par le condamner.
A quoi peut-il se raccrocher ? Lui qui a perdu le championnat l’an passé et mis fin aux ambitions de doublé national dès le mois de février en 2021. Pochettino est coupable de ne jamais avoir su faire jouer ce PSG ensemble. Comme tant d’autres avant lui. Il a, comme Emery ou Tuchel, des circonstances atténuantes dans un club qui ne fait rien pour mettre son coach dans des conditions nécessaires à sa réussite. Mais même si Paris reste un club incoachable, elles ne pèsent pas lourd aujourd’hui.
Mbappé, la douloureuse issue…
Il fut le seul à la hauteur et il sera, peut-être, la seule star à quitter le PSG cet été. Voilà le douloureux paradoxe d’un Kylian Mbappé maître de son destin dans six mois. Avant ce 8e de finale, on voyait mal comment Paris aurait pu le retenir. Après la démission collective de mercredi et la qualification du Real Madrid, l’issue fait de moins en moins de doute. Comment imaginer qu’un joueur avec des ambitions aussi énormes reste dans un club qui l’a abandonné au pire des moments ?
Il voulait partir au Real l’été dernier et on ne voit plus, à trois mois de la fin de son contrat, ce qui pourrait le faire changer d’avis. La secousse sera terrible pour un PSG qui n’a jamais été aussi dépendant d’une individualité. Même quand Zlatan Ibrahiomovic régnait sur la capitale. Le départ du champion du monde obligera son club à tout repenser. Mais le PSG en a-t-il seulement envie ?
Faut-il construire autour de Messi et Neymar ?
Lionel Messi était venu à Paris pour faire franchir un cap au PSG et gagner la Ligue des champions. Mission ratée. S’il n’est pas le seul responsable du fiasco, l’Argentin en est un des plus terribles symboles. Recruté pour les grandes soirées, il n’a jamais été décisif en 180 minutes face au Real sinon pour rater un penalty qui coûte très cher à l’heure de faire les comptes. Et ce n’est pas son rendement famélique en Ligue 1 qui rattrapera le coup. Sa première année est un échec. Faut-il poursuivre alors qu’il ne lui reste qu’un an de contrat et que sa régression est nette ?
Comme Messi, Neymar a perdu de sa magie. Bien moins décisif dans les un contre un, bien moins incisif dans ses intentions, il a malgré tout délivré un caviar pour Mbappé et rappelé que la connexion avec la bombe de Bondy reste l’un des points forts du PSG. Mais Mbappé risque de s’en aller et Paris va-t-il construire autour de son Brésilien de 30 ans jusqu’en 2025 ? Le PSG n’a sans doute pas le choix même si les nombreuses blessures du Ney semblent avoir aujourd’hui altéré son pouvoir de nuisance. Son flamboyant Final 8 semble loin.
Leonardo ne peut pas fuir ses responsabilités
Responsable de la politique sportive même s’il est parfois difficile de s’affranchir de l’interventionnisme de Doha, Leonardo est évidemment un des responsables du fiasco. “On doit assumer nos erreurs, nos difficultés, notre incapacité à gérer les moments difficiles”, a-t-il réagi à chaud. Son mercato pharaonique de l’été dernier n’a pas porté ses fruits. De Donnarumma, fébrile au pire moment, à Messi. Et que dire de Sergio Ramos, légende du jeu dont on ne sait toujours pas s’il pourra aligner deux matches avant d’annoncer sa fin de carrière ? Et de Georginio Wijnaldum, méconnaissable depuis son arrivée à Paris ?
Si Paris est aussi déséquilibré, si aucun collectif n’englobe cet amas de superstars, c’est aussi à cause du directeur sportif brésilien. Rien ne changera sans une sévère remise en question de QSI. Mais le propriétaire du PSG aime le brillant, le clinquant et tant pis si cela va à l’encontre de ses rêves de Ligue des champions. Pourtant, il lui faut changer de logiciel sous peine d’inlassablement se retrouver devant les mêmes chantiers.
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