Insécurité et corruption au Burkina Faso
Face à la grogne, le gouvernement Burkinabé promet des actions énergiques contre l’insécurité et la corruption
Sous la pression populaire depuis quelques jours, le gouvernement burkinabé a effectué quelques sorties pour appeler au calme et annoncer des décisions fortes. Les populations manifestent à Ouagadougou contre l’inefficacité de l’action militaire antiterroriste, alors que l’armée a subi de lourdes pertes ces dernières semaines au nord du pays.
Le président Roch Kaboré s’est adressé en personne au peuple Burkinabé dans un discours où il a appelé au calme et à la retenue, promettant des réformes efficaces pour améliorer la sécurité intérieure. Les populations grondent en effet dans la capitale Ouagadougou, excédées par les attaques terroristes répétées que subit le pays.
Des manifestations qui ont débuté dans la semaine à Kaya et Bobo Dioulasso, et qui ne sont pas sans rappeler le soulèvement populaire d’octobre 2014. Des échauffourées avec les forces de l’ordre ont eu lieu Place de la nation et Bourse du travail notamment, et d’autres rassemblements seraient prévus malgré l’interdiction du maire Armand Beouindé.
En novembre, le nord du Burkina Faso a enregistré 3 attaques de djihadistes présumés, à Inata (le 14), Foubé (le 21) et Thiou (le 24), pour plus de 75 morts, selon les bilans provisoires. La grande majorité des victimes sont des militaires et gendarmes en mission de surveillance dans ces zones reculées. Le chef de l’Etat a promis du renfort aux troupes : « Je veillerai scrupuleusement, plus que par le passé, aux questions de logistique, de primes et de renforcement des capacités opérationnelles. »
Même message chez Aimé Simporé et Maxime Koné, respectivement ministres de la Défense et de la Sécurité intérieure, présents devant les députés pour expliquer les mesures envisagées par le gouvernement. Entre autres, l’accroissement des capacités de riposte aérienne, et la signature de nouveaux accords de sécurité avec des partenaires étrangers. En aval, la construction d’un centre de déradicalisation est prévue.
Autre volet, la lutte contre la corruption et la mauvaise gouvernance que le président Kaboré estime liés à la dégradation de la situation sécuritaire. Il a annoncé un remaniement ministériel, ainsi qu’un vaste balayage des affaires de l’Etat. « Je lancerai, dès la semaine prochaine, une opération « mains propres » pour vider tous les dossiers pendants de corruption, et éclaircir toutes les affaires qui polluent le quotidien des Burkinabè ».
Des promesses qui pour l’instant reçoivent un accueil peu enthousiaste chez les organisations de la société civile.
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