Somalie

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Dans un contexte de crise au sommet de l’Etat, le président somalien Farmaajo a retiré jeudi, les pouvoirs exécutifs du Premier ministre Mohamed Hussein Roble. Opposés sur des décisions de limogeage et de nomination, les tensions entre les deux hommes s’accentuent.

C’est un nouvel épisode dans la rivalité entre le président somalien Mohamed Abdullahi Mohamed dit Farmaajo et son Premier ministre Mohamed Hussein Roble . Le chef de l’Etat a pris la décision, le jeudi 16 septembre, de retirer les pouvoirs exécutifs de son ministre qu’il accuse de violer la Constitution de transition dans ses prises de décisions sans « aucune consultation et collaboration avec le président ».

« Le Premier ministre a violé la Constitution de transition de sorte que ses pouvoirs exécutifs lui sont retirés […], notamment ses pouvoirs de destitution et/ou de nomination de dirigeants jusqu’aux élections », a révélé un communiqué de la présidence.

Ces décisions de Mohamed Roble jugées « imprudentes » relèvent notamment du limogeage de Fahad Yasin, Agence nationale des services de renseignement (NISA). Une décision qui a par la suite été annulée par le président.

Comme il fallait s’y attendre, la réaction du chef du gouvernement ne s’est pas fait attendre. Il a déclaré ne pas accepter la décision qu’il a qualifiée d’« illégale » et « sans fondement ».

Une rivalité qui fragilise le processus électoral…

Après sa nomination en septembre 2020, M. Roble a été chargé en mai dernier d’organiser les prochaines élections, dans un climat de crise constitutionnelle due à la prolongation du mandat du président Farmaajo.

Soutenu par plusieurs acteurs politiques, le Premier ministre est ainsi parvenu à un accord sur le calendrier électoral fixant les échéances électorales à la date du 10 octobre et rassurant dimanche, l’ONU du bon déroulement des élections.

Dans son rapport publié le mardi 14 septembre, le centre de réflexion International Crisis Group (ICG) a exprimé ses craintes quant à l’issue de l’accord autour de ces élections.

« Les affrontements coup pour coup entre ses deux plus hauts dirigeants risquent de bouleverser le peu de stabilité dont le pays a joui, tout en détournant les hommes politiques d’autres priorités […] Se débarrasser de Mohamed Hussein Roble ruinerait probablement l’accord sur lequel sont basées les élections », a fait savoir l’ICG. Le Centre a par ailleurs invité « les partenaires et bailleurs de fonds de la Somalie à désigner publiquement les saboteurs, les menacer de sanctions s’ils ne changent pas de cap et à préparer des mesures ciblées ».

Au-delà des rivalités, le pays fait face à une crise sécuritaire et économique liée à l’emprise du groupe terroriste al-Shabab depuis 2007. Ce nouveau conflit entre les deux autorités risque de mettre à mal tous les efforts consentis pour sortir le pays du spectre de la violence.

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