Afghanistan
Les images du départ de la coalition militaire internationale d’Afghanistan continuent de susciter le débat. Le monde reste stupéfait de cette issue peu glorieuse, pour une mission qui avait pour ambition de chasser les Talibans et leurs complices d’Al-Qaeda, auteurs présumés des attentats du 11 septembre 2001 à New York et à Washington.
20 ans après, le conflit a coûté près de 2300 milliards $ selon l’organisation Cost of War Project basée aux Etats Unis, mais aussi un nombre de vies humaines estimé à 241 000, dont près de 71 000 civils. Les matériels les plus sophistiqués ont été déployés, et les généraux jugés comme étant les plus qualifiés ont été recrutés pour la mission. Ironie du sort, des Talibans pourraient le 9 septembre 2021, jour d’anniversaire de l’attaque du 11 septembre, célébrer leur victoire dans les locaux de l’ambassade américaine à Kaboul, aujourd’hui abandonnée.
On peut aujourd’hui critiquer la décision du président Joe Biden qui, à son tour, critique ses prédécesseurs, notamment George W. Bush, initiateur de cette de guerre, et Donald Trump qui a tendu la main aux Talibans. On peut faire toutes les analyses de stratégie militaire, comme c’est aujourd’hui le cas sur de nombreuses chaînes de télévision dans le monde. Mais une chose demeure constante, bien avant la Covid-19, depuis la guerre du Vietnam, en passant par le premier conflit afghan contre les Russes ou la guerre en Irak, le monde a contemplé, impuissant, la naissance d’une nouvelle forme de conflits. Un mélange de guérillas et de terreur, appuyé par des idéologies parfois difficiles à contrer, renforcées par le business du conflit et de la violence qui s’enracine.
L’Afrique aujourd’hui peut se demander ce qu’elle pourrait faire, sur des terrains où les leaders les plus puissants et les plus riches ont eux-mêmes de la peine. Les gouvernements de la région sont parfois blâmés parce que des situations conflictuelles s’enlisent sur leurs territoires. Des organisations de défense des droits de l’homme les catégorisent de « régime sanguinaires ». C’est le cas du Nigéria, du Cameroun et du Niger avec Boko Haram, des mouvements de violence qui surgissent au Sahel et en Côte d’Ivoire, de la crise dite anglophone au Cameroun, des Shebabs en Somalie, en Tanzanie et au Kenya, des insurgés au Mozambique, ou encore des groupes armés qui prolifèrent dans l’est de la République Démocratique du Congo.
Comparaison n’est certes pas raison, mais la question centrale demeure : n’est-il pas temps de prendre conscience de la nature des nouveaux conflits, et d’inventer un nouveau modèle pour les résoudre ? Dans un contexte où ni la force armée, ni le dialogue n’apportent de solutions, une plus grande solidarité internationale dans la construction d’un monde plus juste, plus humble et plus équitable semble être la seule véritable issue.
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