En manque de tout

La santé est le trésor le plus précieux et le plus facile à perdre.

Selon des statistiques du ministère de la santé 43% des médecins sont proche de la retraite. Au même moment  beaucoup de jeunes médecins et des sages-femmes sont au chômage. La lenteur dans le recrutement des médecins est perceptible au niveau de tout le système de santé. Le Sénégal se situe dans l´index des statistiques mondiales de la santé à la queue du peloton. Environ 13 500 habitants pour 1 médecin, soit environ 1500 médecins pour 16 millions d´habitants. Aucun plan ambitieux de recrutement pour les années à venir. Aucune chance pour les étudiants d´accéder à une spécialisation .

Malgré tout ce tintamarre sur la couverture médicale, 80% de la population ne bénéficient d´aucune couverture sociale ou de maladie. Le  députe qui a les moyens d’aller se faire soigne pour une petite égratignure en France, n’hésite pas à laisser le pauvre citoyen malade à se démerder avec les moyens à sa disposition. Il nous faut en toute urgence refonder le système de la santé, d´abord en refusant de le politiser, en recrutant les jeunes médecins, ensuite mettre les gens qu´il faut à la place qu´il faut. Le Sénégal regorge de ressources humaines adéquates pour réussir ce pari, seulement une fausse politique  de recrutement dans la fonction publique est à la base de nos maux. Au-delà du recrutement des jeunes médecins et sages-femmes, il nous faut mettre en œuvre des mécanismes pour que ces derniers puissent pouvoir créer des entreprises qui participent au développement des structures sanitaires. Selon les experts de la santé eux mêmes, le plateau technique, dans les Établissements de santé, doit être impérativement renouvelé et également avec la mise en place d’une bonne politique de maintenance du matériel pour atteindre les objectifs du millénaire en matière de santé.

Dans beaucoup d´hôpitaux , de centres et postes de santé du pays, les patients meurent devant les médecins impuissants, car n´ayant pas le matériel nécessaire pour intervenir ou pour les sauver. Nous osons espérer, que les milliards empruntés à au nom de covid ,ne serviront pas seulement à réfectionner des routes et à construire des arènes de lutte mais plutôt à relever le plateau médical, à recruter des spécialistes et à changer ce matériel anachronique dans les hôpitaux afin que le citoyen Sénégalais puisse se soigner non pas à l´hôpital militaire de Neuilly où à Val-de-Marne mais à Fann, le Dantec, Amadou Sakhir Mbaye ou El Hadji Ibrahima Niasse.

Les problèmes politiques étant les problèmes de tout le monde et les problèmes de tout le monde,  des problèmes politiques, la santé doit être une priorité parmi les problèmes politiques.

Car, si on a une démocratie forte et que la situation sanitaire est pire que celle des pays en guerre, il y a problème. Autrement, une société démocratique et républicaine doit être construite à partir du primat de l´égalité devant les soins de santé….